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Editorial n°4, par Jessy Neau

Retour sur le colloque « Boucles: voyages temporels et paradoxes causaux » (Poitiers, 4-6 juin 2026)

Par Anne BESSON le 8 septembre 2025

Retour sur le colloque  « Boucles: voyages temporels et paradoxes causaux »  (Poitiers, 4-6 juin 2026)

Les boucles temporelles sont courantes en fiction. Courtes et ponctuelles, elles enrichissent le récit ou offrent un contrepoint générique ; étendues, elles explorent la subjectivité, comme dans Rashomon (Kurosawa, 1950), opérant comme des spirales ou des « plis » deleuziens, en révèlant la complexité du multiple. Parfois libératrices, initiatiques, créatrices d’uchronies, les boucles autotéliques peuvent cependant créer des « limbotopies » (Gomel et Shemtov, 2018), se faire outils de contrôle (métavers, simulations), devenir sources de manipulation ou de surveillance. En régime postapocalyptique, les machines peuvent ainsi tourner en boucle, ultime vestige de l’humanité achevée. Bref, les boucles représentent un véritable laboratoire narratologique, et un objet pertinent pour appréhender la fiction – à travers les métalepses, les préconstruits temporels, les questions de subjectivité, de construction d’univers, de réception et de clôture des œuvres.

Ce sont ces diverses modalités des boucles qui ont constitué le sujet du colloque qui s’est tenu à l’Université de Poitiers les 4, 5 et 6 juin 2025. Ayant réuni 22 intervenants de plusieurs universités françaises et étrangères (Canada et Australie), cet événement a été organisé avec le soutien du laboratoire FoReLLIS, de l’Université de Poitiers, de la Région Nouvelle-Aquitaine, et de la SIRFF, laquelle était fort bien représentée par plusieurs de ses membres, dont sa Présidente. Le colloque s’inscrivait dans un cycle intitulé « Temporalités », porté par Hélène Machinal et réunissant plusieurs universités françaises et canadiennes.

La première conférence plénière, présentée par Françoise Lavocat, a offert une exploration diachronique des narrations circulaires, s’étendant du XVIIe siècle jusqu’aux romans et séries contemporains. La conférence d'Elaine Desprès a abordé le phénomène des séries, en démontrant la connexion intrinsèque entre les boucles temporelles et la mort. Les communications ont soulevé des questions diverses sur les boucles temporelles, notamment leurs modalités esthétiques et formelles (l’étude de l’hybridation texte/image, le montage, chronotopes singuliers), ou leurs implications politiques (uchronie, histoire alternative, traumas individuels/collectifs). Des questions plus « architextuelles » ont été soulevées, concernant les effets génériques et d’évolution au long cours dans les cycles, sagas, univers étendus.

Les actes de ce colloque seront publiés dans un double numéro de la revue Otrante  (Presses universitaires de Rennes).  Nous attendons avec impatience le prochain colloque du cycle « Temporalités »  !

 logoCatégorie : Actualités SIRFF / Congrès

Fiction et mensonges - APPEL À PROPOSITIONS - Quatrième congrès international SIRFF/ASIFF

Du 10 au 12 juin 2026 à l'Université d'Edimbourg, Royaume-Uni

Par ADMIN SIRFF/ASIFF le 24 juin 2025

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APPEL À PROPOSITIONS  - Quatrième congrès international SIRFF/ASIFF : Fiction et mensonges


 

La Société Internationale des Recherches sur la Fiction et la Fictionnalité /Association for Studies in Fiction and Fictionality invite à soumettre des communications sur le thème « Fiction et mensonges » pour le quatrième congrès international SIRFF/ASIFF.


 

10-12 juin 2026

Université d'Édimbourg, Royaume-Uni

Avec le soutien de la British Society of Aesthetics et de la Scots Philosophical Association


 

Conférenciers

- Professeure Eileen John (philosophie, Université de Warwick)

Professeur Pierre Bayard (Littérature, Université Paris 8 - Saint-Denis)

 

De l'accusation portée par Platon contre les poètes tragiques, qu'il accusait de déformer la vérité, à la célèbre affirmation de Sir Philip Sidney selon laquelle « le poète n'affirme rien et ne ment donc jamais » (Defence of Poesy), en passant par les débats actuels sur la fictionnalité et la factualité, la relation entre fiction et mensonge a toujours été au centre de l'attention des chercheurs. Les créateurs de fiction et les menteurs inventent tous deux des choses et déforment la vérité. Cependant, on suppose traditionnellement que, dans la fiction, l'invention n'est pas trompeuse. Comme l'a souligné Margaret Macdonald (1954, 170), « la conviction induite par une histoire est le résultat d'une entente mutuelle, librement consentie, entre l'auteur et le public. Un conteur ne ment pas et un auditeur normal n'est pas trompé ». Macdonald a proposé que les créateurs de fiction s'engagent plutôt dans un faire-semblant non trompeur (voir également Searle 1975) ; mais d'autres approches distinguent également la fictionnalité et la tromperie, notamment les philosophes qui associent la fiction à une invitation à faire semblant plutôt qu'à croire (Walton 1990 ; Currie 1990 ; Lamarque et Olsen 1994 ; Davies 2012 ; García-Carpintero 2013 ; Lavocat, 2016 ; Stock 2017) et les narratologues qui traitent la fictionnalité comme un mode rhétorique de communication signalant ouvertement la fabrication (Walsh 2007 ; Nielsen, Phelan et Walsh 2015 ; Zetterberg Gjerlevsen 2019). Si les mensonges sont des affirmations visant à tromper, les fictions sont peut-être incapables de mentir (comme certains l'ont soutenu, par exemple Mahon 2019 ; Stokke 2023 ; Marsili 2024 ; voir Dixon 2022a ; 2022b pour une réponse).

 

Cependant, une distinction nette entre fiction et tromperie se heurte à de nombreux défis. Des chercheurs de différentes disciplines ont examiné les nombreuses façons dont les fictions peuvent influencer nos croyances, pour le meilleur comme pour le pire (voir James, Kubo et Lavocat 2023). Même si les fictions ne peuvent pas mentir au sens technique du terme, elles peuvent certainement induire en erreur, insinuer, obscurcir, etc. (pour un aperçu détaillé, voir Fludernik et Packard 2021). Les œuvres de fiction peuvent être des exemples de propagande qui déforment les faits ; il n’est qu’à penser au film JFK (1991) d'Oliver Stone ou au roman State of Fear (2004) de Michael Crichton. La distinction entre fiction et réalité est de plus en plus mise à mal dans la culture actuelle de désinformation et de « fake news », une catégorie qui n'est pas si facile à distinguer des « informations fictives » (Pepp, Sterken et Michaelson 2023).

 

Ce congrès international de trois jours vise à explorer la relation entre fiction et mensonge à partir d'une approche multidisciplinaire et interdisciplinaire, incluant la philosophie, l'histoire et la théorie littéraires, la narratologie, les études cinématographiques et médiatiques, la psychologie et les sciences cognitives. Les propositions peuvent porter sur la fiction en général, ou sur une période historique ou une tradition culturelle particulière. Nous encourageons également les études sur des œuvres fictionnelles issues de divers médias (y compris les jeux vidéo, la bande dessinée, le cinéma et les séries télévisées).

 


Les thèmes possibles incluent, de façon non exhaustive :

·      La possibilité de mentir dans/à travers la fiction

·      Autres modes de tromperie et de dissimulation dans la fiction (dans des œuvres particulières, dans différents médias, etc.)

·      La fiction et la fictionnalité comme (outils de) propagande

·      La relation entre fiction et fake news

·      Les différentes conceptions historiques ou culturelles de la relation entre fiction et mensonge

·      Les représentations de la tromperie dans la fiction (par exemple, narrateurs peu fiables, protagonistes menteurs, faussaires)

·      Les fictions qui (semblent) tromper sur leur propre statut (par exemple, faux documentaires) et, plus généralement, les questions de « cadrage »


 

Remarque : des frais d'inscription à la conférence (réduits pour les étudiants) peuvent être demandés en fonction du résultat des demandes de subvention.


 

Consignes pour la soumission

·      Toutes les propositions doivent être envoyées en pièce jointe au format Word ou pdf à fictionlies26@gmail.com avant le 15 décembre 2025.

·      Communications : les résumés ne doivent pas dépasser 350 mots, en anglais ou en français. Veuillez noter que les sessions prévues pour les présentations d'articles dureront 30 minutes (20 minutes pour la présentation, 10 minutes pour les questions et réponses).

·      Panels : les propositions, en anglais ou en français, ne doivent pas dépasser 500 mots et doivent inclure une description du sujet/thème, les noms/affiliations des participants et de brefs résumés des communications. Les sessions des symposiums dureront 1h30 ou 2 heures selon le programme et ne devraient donc pas compter plus de trois intervenants.

·      Nous encourageons les propositions individuelles et les panels à inclure des membres de groupes sous-représentés dans leurs disciplines, notamment les femmes en philosophie. Les panels en philosophie doivent veiller à ce que la proposition respecte la politique de bonnes pratiques de la British Philosophical Association et de la Society for Women in Philosophy (voir bpa.ac.uk/resources/women-in-philosophy/good-practice). Veuillez également prendre connaissance du programme de directives environnementales et concernant les voyages de la BPA (bpa.ac.uk/policies).

·      Une aide financière peut être accordée pour couvrir les frais de garde d'enfants des intervenants qui en ont besoin. Veuillez-vous renseigner pour plus de détails.

·      Les participants à la conférence doivent devenir membres de l'association SIRFF/ASIFF s'ils ne le sont pas déjà (www.fictionstudies.org).

 

Prix pour les jeunes chercheurs

L'ASIFF/SIRFF décernera un prix au meilleur article rédigé par un jeune chercheur ou une jeune chercheuse (doctorant/doctorante ou chercheur/chercheuse ayant obtenu son doctorat au cours des trois dernières années), qui sera remis lors de la conférence. Le lauréat ou la lauréate recevra une récompense de 1 000 € (euros). Si vous souhaitez être pris en considération pour ce prix, veuillez envoyer votre article complet (3 500 mots maximum/20 000 caractères) avant le 28 février 2026 à fictionlies26@gmail.com. L'article doit être inédit.


Références

Currie, Gregory. 1990. The Nature of Fiction. Cambridge: Cambridge University Press.

Davies, David. 2012. ‘Fictionality, Fictive Utterance, and the Assertive Author’. In Mimesis: Metaphysics, Cognition, Pragmatics, edited by Gregory Currie, Petr Kot’átko, and Martin Pokorný. College Publications.

Dixon, Daisy. 2022a. ‘Lies in Art’. Australasian Journal of Philosophy 100 (1): 25–39.

———. 2022b. ‘Novel Assertions: A Reply to Mahon’. The British Journal of Aesthetics 62 (1): 115–24.

Duprat, Anne, and Lavocat, Françoise, eds. 2010. Fiction et cultures. Nîmes: Lucie éditions.

Fludernik, Monika, and Stephan Packard, eds. 2021. Being Untruthful: Lying, Fiction, and the Non-Factual. Baden-Baden: Ergon Verlag.

García-Carpintero, Manuel. 2013. ‘Norms of Fiction-Making’. The British Journal of Aesthetics 53 (3): 339–57.

James, Alison, Akihiro Kubo, and Françoise Lavocat, eds. 2023. The Routledge Handbook of Fiction and Belief. New York: Routledge.

Lamarque, Peter, and Stein Haugom Olsen. 1994. Truth, Fiction, and Literature: A Philosophical Perspective. Oxford: Clarendon Press.

Lavocat, Françoise. 2016. Fait et Fiction. Pour une frontière. Paris : Le Seuil.

Macdonald, Margaret. 1954. ‘The Language of Fiction’. Proceedings of the Aristotelian Society, Supplementary Volumes 28:165–84.

Mahon, James Edwin. 2019. ‘Novels Never Lie’. British Journal of Aesthetics 59 (3): 323–38.

Marsili, Neri. 2024. ‘Fictions That Don’t Tell the Truth’. Philosophical Studies 181 (5): 1025–46.

Nielsen, Henrik Skov, James Phelan, and Richard Walsh. 2015. ‘Ten Theses about Fictionality’. Narrative 23 (1): 61–73.

Pepp, Jessica, Rachel Sterken, and Eliot Michaelson. 2023. ‘Fake News and Fictional News’. In The Routledge Handbook of Fiction and Belief. Routledge.

Searle, John R. 1975. ‘The Logical Status of Fictional Discourse’. New Literary History 6 (2): 319–32.

Stock, Kathleen. 2017. Only Imagine: Fiction, Interpretation and Imagination. Oxford: Oxford University Press.

Stokke, Andreas. 2023. ‘Fictional Force’. Philosophical Studies 180 (10): 3099–3120.

Walsh, Richard. 2007. The Rhetoric of Fictionality: Narrative Theory and the Idea of Fiction. 1st edition. Columbus: Ohio State University Press.

Walton, Kendall L. 1990. Mimesis as Make-Believe: On the Foundations of the Representational Arts. Cambridge, MA: Harvard University Press.

Zetterberg Gjerlevsen, Simona. 2019. ‘Fictionality’. In The Living Handbook of Narratology, edited by Peter Hühn et al. https://www-archiv.fdm.uni-hamburg.de/lhn/node/138.html.

 

 

Catégorie : Événements

Seminar on the Question of Fictionality

University of Helsinki, Octobre 20 2025

Par Kai MIKKONEN le 23 septembre 2025


Seminar on the Question of Fictionality


Monday 20.10.2025 12-16.


Place: University of Helsinki main building, Lecture hall U3039.

Address: Fabianinkatu 33. Please see:

https://tilavaraus.helsinki.fi/en/city-centre/main-building-fabianinkatu-33/main-building-u3039

 

There is no registration for the seminar. The event is open to all participants in the Method and Matter research network at the U of Helsinki and those interested. Welcome!



12:00-12:10

Welcome and introduction: Prof. Kai Mikkonen (U of Helsinki)


12:15-13:00

Keynote Prof. Nicholas D. Paige (keynote, UC Berkeley): “What Should a Long History of Fiction Look Like?” 35+10min for discussion


Coffee break 13:00-13:15


13:15-14:15

Prof. Alison James (U of Chicago): “Hybridity without Blurring: Configuring Fictionality in Contemporary Literature.” 20+10min

Prof. Françoise Lavocat (U Sorbonne Nouvelle–Paris 3): “Fictionality: Variants and Inviariants.” 20+10min



14:15-15:15

postdoc researcher Simona Bartolotta (Justus-Liebig U of Giessen): “Regimes of Interpretation: Fictionality in the Art of Fiction.” 20+10min

postdoc researcher Juulia Jaulimo (U of Helsinki): “The Composition Must Be True": On the Limits and Ethics of Fictional Truth in Agota Kristóf’s Notebook Trilogy.” 20+10min


15:15-16:00

Ass. Prof. Alexander Yudin (Taras Shevchenko National U of Kyiv): “The Text as a Deed: Act-performing Writing in Andrei Bitov's Prose.” (online) 20min

Response: postdoc researcher Daria Kondakova (U of Helsinki). 10min

The presentations will be followed by a doctoral students’ workshop. The discussion on doctoral students’ papers (Esko Roininen, Ansa Salonen) is for the participants of the research seminar in literary studies. (16:15-18).


Invited speakers:

Nicholas D. Paige is the author of Technologies of the Novel: Quantitative Data and the Evolution of Literary Systems (Cambridge UP, 2021), the first quantitative history of the novel based on a systematic sampling of French- and English-language works from 1600 to 1830. His earlier book, Before Fiction: The Ancien Régime of the Novel (U Penn Press, 2011), examines the novel through the lens of fictionality, understood primarily as the principle that literary characters need not correspond to real people to remain credible and compelling. More information is available on his homepage: link




Alison James, Professor of French at the University of Chicago, is the author of Constraining Chance: Georges Perec and the Oulipo (Northwestern UP, 2009) and The Documentary Imagination in Twentieth-Century French Literature (Oxford UP, 2020). She has also co-edited volumes on fiction and belief, the everyday, hybrid genres, and chance in literature. Together with Françoise Lavocat and Akihiro Kubo, she co-founded the Association for Studies in Fiction and Fictionality (ASIFF).


Françoise Lavocat, Professor of French and Comparative Literature at the Université Sorbonne Nouvelle–Paris 3, specializes in theories of fiction (fact and fiction, possible worlds, characters), early modern literature, and narratives of catastrophe. Her publications include Arcadies malheureuses: aux origines du roman moderne (Champion, 1997), La Syrinx au bûcher: Pan et les satyres à la Renaissance et à l’âge baroque (Droz, 2005), Usages et théories de la fiction: la théorie contemporaine à l’épreuve des textes anciens (Presses Universitaires de Rennes, 2004), La théorie littéraire des mondes possibles (CNRS, 2010), and Fait et fiction: pour une frontière (Seuil, 2016). Interview link


Alexander Yudin is Professor in the Department of World Literature and Theory of Literature at Dragomanov Ukrainian State University and Associate Professor in the Department of Foreign Languages at Kyiv National Taras Shevchenko State University. His research spans philosophy and theory of literature, interpretation, authorial intention, the history of authorship, and M.M. Bakhtin’s aesthetics. He has published two monographs: Text as a Deed and a Way: Poetics of the Performative in Andrei Bitov’s Book of Travels (2008) and Authorship as a Cultural Institution (2016).


Simona Bartolotta is a Humboldt Postdoctoral Fellow on the project Towards a Theory of Post-Anthropocentric Narrative at the Department of English/Institut für Anglistik, Justus-Liebig Universität Gießen. Profile link


Juulia Jaulimo, Postdoctoral Fellow at the University of Helsinki, defended her doctoral dissertation What is Impossible for Fiction? in May 2025.


Daria Kondakova is a Postdoctoral Fellow at the University of Helsinki, currently researching cultural connections between Kyiv and Helsinki (1880–1920) from a post-imperial perspective. Profile link

 

Tutoriel

comment soumettre un article pour notre site

Par Anne BESSON le 18 octobre 2024

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Adhérer à la SIRFF

Par ADMIN SIRFF/ASIFF le 21 juin 2024

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Pour toute question, merci de vous adresser à 
Charlotte Krauss (trésorière) ou Anne Besson (secrétaire générale)
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  • 40 euros : cotisation annuelle; pour les revenus mensuels supérieurs à 3000 euros.
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  • 15 euros pour les revenus mensuels compris entre 1000 et 1999 euros
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  • Pour payer par virement (méthode recommandée depuis l’Europe ou la France) : 

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SIRFF 4 RUE DES IRLANDAIS, 75005 PARIS
Numéro de Compte international : FR76 1010 7006 3300 1170 6416 839
code BIC: BREDFRPPXXX

À propos

Par Anne BESSON le 15 mars 2024

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La Société Internationale des Recherches sur la Fiction et la Fictionnalité (SIRFF) a pour but de mettre en relation les chercheurs et les chercheuses sur la fiction dans le monde. 


Elle vise à promouvoir les études sur la fiction, à favoriser les échanges, dans un esprit résolument comparatiste et interdisciplinaire. 

Elle réunit des spécialistes de littérature et de théorie littéraire, de cinéma, de jeux vidéo, des philosophes, des psychologues et des spécialistes de neurosciences. 

Les langues de communication sont le français et l’anglais. 

Le site de la société est bilingue. Le projet initial est issu de la collaboration de Françoise Lavocat (Université Sorbonne nouvelle, France), Alison James (Université de Chicago, Etats-Unis), et Akihiro Kubo (Université de Kwansei Gakuin, Japon). 


L’objectif est d’étendre ce réseau collaboratif au plus grand nombre possible de sphères culturelles et linguistiques. 

Les colloques de la société ont lieu tous les deux ans. 

Dans la mesure du possible, la société organise des séminaires au sein des manifestations scientifiques d’autres grandes sociétés internationales (AILC, MLA, ISSN….).

Catégorie : Membres

Danielle PASCAL-CASAS

Par ADMIN SIRFF/ASIFF le 28 mai 2024

Chercheuse indépendante (France) 

PhD Temple University, USA



Champs de Recherche : Langue, littérature, sciences humaines et sociales, anthropologie, non-fiction.

Affiliation : Membre de la SIRFF, Société Internationale de Recherches sur la Fiction et la Fictionnalité

Communications et Publications :

Pascal-casas, D. (1983).  El teatro social en la novelística de Juan Marsé. Ph.D .Thèse. Temple University (Philadelphie). University Microfilms International. 234 p.

Pascal-Casas, D. (1984, 13/01). Reevaluación de la muchacha de la bragas de oro de Juan Marsé. [Conférence] University of Pennsylvania (Philadelphie).

Pascal-Casas, D.  Lê Ngoc, D. Lacau, M ; Santomauro, A. 1987, ¡300 Millones !1ères. Nathan.

Pascal-Casas, D.  Lacau, M. 1986-1987, ¡300 Millones ! Vol.1-2. Vidéo Cassettes. Sélection d’émissions de la Télévision Espagnole. Nathan.

Pascal-Casas, D. 1988, « La función estructural del teatro en la novelística de Juan Marsé. » dans Anales de la literatura española contemporánea, n° 1-2, Vol 13 : 119-133.

Pascal-Casas, D. 1989, « París a la hora de España » dans  Hispania, n° 1, Vol. 72 : 179-191.

Pascal-Casas, D. (2023). L’Homo narrans et les variables de ses récits. Essai.            Université de Montpellier. https://santesih.edu.umontpellier.fr/comptes-rendus-douvrages/

Pascal-Casas, D. (2024,16-17 mai). « Le décentrement des récits » [communication]. Colloque international : Fiction et Sciences sociales. Actes du colloque en voie de publication. Université Paul-Valéry Montpellier 3.

Pascal-Casas, D. (2024 ,25- 26 Octobre). « De l’autofiction genrée en tant que non-fiction, un paradoxe ? » [communication]. Colloque international : La littérarité de la non-fiction en question. Université ukrainienne de Tchernivtsi Yuri Fedkovych en partenariat avec le Centre de recherche sur les médiations- CREM de l’Université de Lorraine.

Pascal-Casas, D. « Gender Autofiction As ‘Non-Fiction’: A Paradox ? ». Pitannâ Lìteraturoznavstva, no. 111, June 2025, pp. 130-43, doi:10.31861/pytlit2025.111.130.

Pascal-Casas, D. (2024, 22- 23 Novembre). « Une étude de cas : Si l’enfant ne réagit pas d’Eric Chauvier » [communication]. Festival d’Anthropologie des mondes ordinaires. 8ème édition. Anthropologie-Fiction. Université de Bordeaux. Version éditoriale publiée sous l’intitulé : « L’écho des voix dans l’univers narratif de l’anthropologie dite ordinaire. Une étude de cas : Si l’enfant ne réagit pas d’Éric Chauvier »

https://antropologiabordeaux.wordpress.com/2025/03/12/lecho-des-voix-dans-lunivers-narratif-de-lanthropologie-dite-ordinaire/

Pascal-Casas, D. (2025, 18 Avril). Notes de lecture. Lettre ouverte à Bernard Traimond pour son livre Anthropologie de situations. L’influence de Jean-Paul Sartre. William Blake and Co. / Art § Arts Edit. 2023. 203 pages.                                    https://antropologiabordeaux.wordpress.com/2025/04/18/notes-de-lecture-bernard-traimond-anthropologie-de-situations-linfluence-de-jean-paul-sartre/

 



Catégorie : Événements

Theorizing the Nonfiction Distinction

Proposed Seminar, ACLA 2026

Par Alison JAMES le 26 août 2025

Journée d'études Atlas et fiction

Université de Poitiers, 24-25 septembre 2025

Par Charlotte KRAUSS le 11 septembre 2025

Atlas et fiction

Journée d’études

Université de Poitiers, FoReLLIS (UR 15076) – Espace Mendès France

Org. Charlotte Krauss (charlotte.krauss@univ-poitiers.fr)


 

Soirée grand public

Mercredi 24 septembre, 18-20h

Espace Mendès France

1 Pl. de la Cathédrale, 86000 Poitiers

Atlas : entre mondes connus et terres inventées

 

18h-19h45

Soirée grand public autour des atlas, des cartes et de la fiction

Jean-Marc Besse : L’atlas : espace graphique et pratiques cognitives

Charlotte Krauss : D’Utopia à Westeros : atlas de mondes imaginaires

 

Merci de vous inscrire ici (obligatoire, mais gratuit) : www.billetweb.fr/multi_event.php?multi=4357&color=217191&event_id=1291456

 

 

Jeudi 25 septembre

Journée d’études « Atlas et fiction »

 

MSHS de Poitiers, salle Mélusine

            5 Rue Théodore Lefebvre, 86000 Poitiers

 

9h30 Accueil (café)

 

9h45 ouverture

 

10h-10h45 – Mandana Covindassamy (ENS de Paris)

« Je n’ai rien inventé. Mais j’ai tout trouvé ». De la fiction dans l’Atlas des îles abandonnées de Judith Schalansky

 

10h45-11h30 – Jessy Neau (Univ. de Poitiers, FoReLLIS)

Se promener dans le Londres de Charles Dickens ou le Devon d’Agatha Christie : atlas et guides touristiques de l’Angleterre des écrivains

 

11h30-12h15 – Urs Urban (Bauhaus-Universität Weimar)

L’Atlas sentimental de la España vacía (2021) de Sergio del Molino : Topographies du vide dans l’imaginaire littéraire.

 

Pause (midi)

 

13h45-14h30Pierre Martin (Univ. de Poitiers, FoReLLIS)

L’imaginaire au seuil de l’Atlas (Renaissance et siècle classique)

 

14h30-15h15 – Myriam Marrache-Gouraud (Univ. de Poitiers, FoReLLIS / IUF)

Personnages et fiction réaliste dans les premiers atlas du XVIe siècle

 

Pause (café)

 

15h45-16h30 – Éric Puisais (UCO Niort)

La Carte de Tupaïa

 

16h30-17h15 Sophie Aymes (Univ. de Poitiers, FoReLLIS)

Jacquetta Hawkes : de la fiction géologique à l’atlas 

 

 

 

 

 

Résumé de la journée

 

Depuis l’apparition de Google Maps et d’autres applications GPS dans les années 2000, on aurait pu croire que le genre de l’atlas n’avait plus de raison d’être, l’information sur presque tous les lieux de la planète étant désormais disponible en quelques clics. Pourtant, l’atlas connaît aujourd’hui un regain d’intérêt : de nombreux éditeurs publient des atlas consacrés aux lieux les plus curieux, ou même à des entités détachées de la géographie, souvent sous la forme de beaux volumes destinés aux amateurs de cartes, aux armchair-travellers et aux bibliophiles.

Progressivement, l’atlas semble quitter le rayon « géographie » des librairies pour rejoindre celui de la « littérature ». L’exemple le plus célèbre de ce glissement est sans doute celui de l’écrivaine et artiste allemande Judith Schalansky avec son Atlas des îles abandonnées (2009), sous-titré dans sa version originale : Cinquante îles que je n’ai jamais visitées et que je ne visiterai certainement jamais. Ici, le but n’est plus tant l’information que le plaisir esthétique et narratif : belles cartes, anecdotes singulières, fragments d’histoires… de fiction, peut-être ? Dans son sillage, de nombreux ouvrages ont vu le jour : L’Atlas des contrées rêvées, L’Atlas des lieux maudits, L’Atlas des pays qui n’existent pas, etc. D’autres encore recensent les lieux littéraires ou les cartes présentes dans les arts, de L’Île au trésor de Stevenson au générique de Game of Thrones, comme The Writer’s Map de Huw Lewis-Jones ou L’Atlas des lieux littéraires de Cris F. Oliver.

Ce rapprochement entre atlas et fiction n’est pourtant pas nouveau. Depuis la naissance du genre, à la fin du XVI siècle, l’imaginaire a toujours été présent : on inventait des contrées encore inexplorées, on peuplait les marges des cartes d’êtres mythiques ou d’animaux fabuleux, comblant ainsi le vide des océans ou des zones blanches. Les monstres marins figurant sur la carte marine d’Olaus Magnus (XVI siècle) en sont l’exemple le plus fameux.

L’objectif de cette journée d’études est d’interroger ces liens entre atlas et fiction. Si une attention particulière sera portée aux productions contemporaines, l’histoire du genre et les périodes anciennes seront également considérées, dans une perspective interdisciplinaire : lettres, géographie, philosophie, histoire. Les réflexions porteront aussi bien sur la matérialité du livre que sur la relation texte-image. Alors que les cartes et la cartographie ont suscité de nombreux travaux récents, l’atlas en tant que forme spécifique a été moins étudié. Pourtant, par l’esthétique commune qu’il impose aux cartes qu’il rassemble, l’atlas suggère une cohérence et construit un monde à la frontière de la réalité et de la fiction.

Cette journée, à la croisée des études de genre littéraire, de l’intermédialité et des théories de la fiction, donnera lieu à une publication dans les Cahiers FoReLLIS. Organisée par le FoReLLIS (UR15076) en partenariat avec l’Espace Mendès France (Poitiers), dans le cadre d’un programme consacré à la cartographie, elle sera précédée d’une conférence ouverte au grand public la veille au soir.

 

 

 

 

 

Résumés des communications

& notices biobibliographiques

 

 

Sophie Aymes

Jacquetta Hawkes : de la fiction géologique à l’atlas 

Jacquetta Hawkes (1910-1996) est une archéologue et écrivaine anglaise qui reste aujourd’hui surtout connue pour son ouvrage A Land (1951). Ce texte scientifique et poétique offre une plongée dans le lointain passé de la formation géologique de l’archipel britannique et irlandais et retrace les mouvements migratoires qui l’ont peuplé. L’autrice livre un récit travaillé par l’imaginaire moderniste de la gestation des formes, illustré de dessins d’Henry Moore et de Ben Nicholson, ainsi que de photographies de Walter Bird. A Land narrativise l'histoire géologique des îles britanniques en tant que fiction, au sens étymologique du terme, un « façonnage » que prolonge l’activité poïétique humaine. Très impliquée dans la vulgarisation scientifique de l’archéologie, Jacquetta Hawkes contribua par la suite à des publications telles que History of Mankind (1963) pour l’UNESCO. Elle en vint à changer progressivement de format et fit paraître deux atlas dans les années 1970 (The Atlas of Ancient Archaeology de 1974 et The Atlas of Early Man de 1976). Ma communication retracera l’évolution intellectuelle de Jacquetta Hawkes, depuis le récit téléologique d’inspiration darwinienne de A Land à l’interprétation « diffusionniste » de l’histoire humaine proposée dans ses atlas. Pourquoi avoir choisi ce format ? Que devient sa « fiction géologique » à l’époque où la conquête spatiale impose de nouvelles formes de visualisation de la Terre ?

 

Sophie Aymes est professeure de littérature britannique à l’Université de Poitiers. Ses recherches portent sur l’intermédialité, le livre moderniste et l’illustration en Grande-Bretagne. Elle est co-fondatrice du réseau Illustr4tio spécialisé dans les études sur l’illustration, Secrétaire de l’association IAWIS et directrice de l’Equipe B de l’unité de recherche FoReLLIS. Sa monographie Modernist Mediascapes: Illustration, Print Culture, and the Matter of Books paraîtra prochainement chez Legenda.

 

Jean-Marc Besse

L’atlas : espace graphique et pratiques cognitives

Il s’agira, dans cet exposé, d’analyser l’atlas comme forme éditoriale et comme dispositif cognitif, à partir de quelques exemples d’atlas modernes et contemporains.

 

Jean-Marc Besse, philosophe et historien, est directeur de recherche émérite au CNRS et directeur d’études à l’EHESS. Ses recherches portent d’une part sur l’histoire des représentations et des pratiques de l’espace et la théorie du paysage, et d’autre part sur l’épistémologie des savoirs géographiques, à l’époque moderne et contemporaine. Il est co-directeur de la revue Les Carnets du paysage (Actes Sud-ENSP). Il dirige la collection « La nécessité du paysage » aux éditions Parenthèses (Marseille). Parmi ses livres : Les Grandeurs de la Terre. Aspects du savoir géographique à la Renaissance (2003) ; Face au monde. Atlas, jardins, géoramas (2003) ; Le goût du monde. Exercices de paysage (2009) ; Habiter. Un monde à mon image (2013) ; La nécessité du paysage (2018) ; Forme du savoir, forme de pouvoir. Les atlas géographiques à l’époque moderne et contemporaine (2022) ; Quelle est la raison des cartes ? (2023).

 

Mandana Covindassamy

« Je n’ai rien inventé. Mais j’ai tout trouvé. »

De la fiction dans l’Atlas des îles abandonnées de Judith Schalansky

L’Atlas des îles abandonnées de Judith Schalansky inaugure la collection des atlas poétiques publiée chez Arthaud. Mais en quoi réside la dimension poétique de cet ouvrage qui se consacre à des îles existantes et revendique n’avoir rien inventé ? La fiction peut-elle se loger ailleurs que dans l’écart par rapport à l’existant ? Il s’agira de voir quelle part revient à l’imagination dans le projet qui sous-tend cet atlas et comment la proposition de Schalansky remet en jeu la question de la mimesis dans le theatrum mundi de l’atlas.

 

Mandana Covindassamy est maîtresse de conférences en littérature de langue allemande à l’École normale supérieure - PSL (Ulm) et membre de l’UMR 8547 Pays Germaniques (CNRS/ENS-PSL). Ses recherches portent notamment sur les relations entre cartographie et littérature dans les œuvres de Goethe, W.G. Sebald, Alexander Kluge ou Judith Schalansky. Ses travaux portent également sur la mimesis, sur l’œuvre de Robert Walser ainsi que sur les relations entre la poésie persane et la littérature allemande.

 

Charlotte Krauss

D’Utopia à Westeros : atlas de mondes imaginaires

Les cartes de pays imaginaires existent depuis l’Antiquité, et certaines sont devenues emblématiques, comme celle d’Utopia ou, plus récemment, la carte de Westeros (Game of Thrones). Aujourd’hui, des atlas entiers sont consacrés à ces espaces : ils construisent des mondes composés, leur donnent une cohérence graphique et proposent de repenser la fiction par la cartographie.

 

Charlotte Krauss est professeure de littérature comparée à l’Université de Poitiers et directrice de l’unité de recherches FoReLLIS. Son projet en cours consacré aux atlas poétiques s’appuie sur deux de ses centres d’intérêt, les liens entre fiction et politique et les relations entre texte et image. Elle est l’auteur de La Russie et les Russes dans la fiction française du XIXe siècle. D’une image de l’autre à un univers imaginaire (2007) et de La Mise en scène de la nation. Les spectacles dans un fauteuil dans l’Europe post-napoléonienne (2022).

 

 

Myriam Marrache-Gouraud

Personnages et fiction réaliste dans les premiers atlas du XVIe siècle

L’idée de nommer « Atlas » les premiers livres de cartes nous rappelle que c’est par le nom d’un personnage que l’ouvrage qui porte le monde entier se distingue, par exemple, du planisphère ou du globe. Au moment de sa naissance au XVIe siècle, l’atlas inventorie toutes les terres et les mers du monde connu, mais aussi les êtres vivants. Cette enquête propose d’interroger la place réservée aux personnages dans de telles productions graphiques et discursives. Vérité ou fiction ? La présence de personnages dans les atlas, loin d’être strictement décorative ou fabuleuse, mérite d’être interrogée dans le texte comme sur l’image pour sa valeur vraisemblable. Insérer des personnages est un procédé qui construit sans doute une fiction réaliste à la portée de tous, mais ses enjeux sont peut-être plus politiques qu’anecdotiques pour le lectorat européen.

 

Myriam Marrache-Gouraud est professeure de littérature du XVIe siècle à l’Université de Poitiers. Elle est membre du laboratoire FoReLLIS (UR 15076) et membre senior de l’Institut Universitaire de France (IUF). Ses travaux portent sur Rabelais, l’écriture des savoirs et des mirabilia à la Renaissance. Attentive à la rencontre entre l’humanisme philologique et les énigmes du monde, elle s’intéresse à l’éloquence des objets singuliers et au rapport entre textes et images. Ses deux dernières monographies portent sur la poétique du catalogue (La légende des objets, Genève, Droz, 2020 ; L’homme-objet, Genève, Droz, 2022) et proposent de comprendre les musées à partir des textes qui en sont issus. À la croisée de la littérature, de l’histoire du livre et des sciences, son travail étudie les écrits de la curiosité, afin de comprendre leur rôle dans l’histoire épistémique des collections, et dans l’affirmation de ceux qu’on appelait curieux.

 

Pierre Martin

L’imaginaire au seuil de l’Atlas (Renaissance et siècle classique)

Le péritexte des Atlas de la période considérée est le lieu privilégié de l’expression, parfois directe, parfois oblique, d’un imaginaire collectif de l’entreprise géographique. On s’intéressera plus particulièrement à la façon dont les frontispices, ces configurations d’allégories empruntées à la Fable et autres motifs iconiques qui se font signes à déchiffrer, s’adressent aux « advisans » (équivalent Renaissance des modernes regardeurs) et acheteurs potentiels.

 

 

Pierre Martin, professeur retraité de l’Université de Poitiers, a consacré aux images de nombreux articles, dont « Des tatous et des hommes », dans H. Scepi et L. Louvel (éd.), Texte/image – Nouveaux problèmes, P.U. Rennes, colloque de Cerisy, 2005 ; « Un enfant dans le dos. Portrait de l’autre en abominable », dans S. Requemora-Gros et L. Guyon (dir.), Image et voyage, P.U. Provence, 2012 ; « Emblématique, bricolage et conscience sémiotique », revue Textimage, 2016 ; « Le squelette, la pelote et le mouchoir brodé : la collection de singularités anatomiques du Dr Ruysch, objet de méditation », dans F. Fix et L. Le Diagon-Jacquin (dir.), Le Paon d’Héra Mythologies du fil, 2024). Il a publié aussi trois éditions critiques : les Linguae vitia et remedia (1652) d’Antoine de Bourgogne sous le titre Les vices de la langue et leurs remèdes, Atlande, 2009 ; les Emblemes nouveaux (Francfort, 1617) d’Andreas Friedrich aux P. U. François-Rabelais, Tours, 2013 ; et chez le même éditeur, en 2020, sous le titre Un Monde de Curiosités, le manuscrit aquarellé d’Histoire naturelle d’Elie Richard (1700).

 

Jessy Neau 

Se promener dans le Londres de Charles Dickens ou le Devon d’Agatha Christie : atlas et guides touristiques de l’Angleterre des écrivains 

Le tourisme littéraire est un phénomène majeur au Royaume-Uni, caractérisé par des événements comme le festival Jane Austen, des visites de maisons-musées (Charles Dickens, Arthur Conan Doyle) et des pratiques interactives (reconstitutions de bals, murder parties, jeux de piste). Ces activités puisent dans un imaginaire intertextuel et mondialisé, rendant les lieux fictifs (Pemberley, 21B Baker Street) universels. Des ouvrages tels que A Dickens Atlas ou Agatha Christie's England valorisent le patrimoine cartographique et ré-enracinent ces imaginaires. Les itinéraires proposés, mélangeant lieux fictifs, biographiques et de tournage, renforcent les protocoles intertextuels et transfictionnels du tourisme littéraire, estompant les frontières entre fiction, adaptations et passé idéalisé. L'objectif de cette communication est de distinguer ces configurations au sein des pratiques de tourisme littéraire et fanique. Elle cherchera également à déterminer si ces objets sont une incarnation intermédiale des systèmes de représentations liés à la dichotomie structurelle de l'imaginaire britannique, explorée dans The Country and the City de Raymond Williams, essai fondateur des études culturelles.

 

Jessy Neau est maîtresse de conférences à l’Université de Poitiers et membre de l’unité de recherche FoReLLIS. Ses travaux de recherche se concentrent principalement sur les relations entre la littérature et les écrans, notamment le cinéma et les séries télévisées. Elle a publié Le cinéma de Wojciech Has au miroir de la littérature (2023) ainsi que Littérature et écrans : expansions de l’adaptation (2024) chez Peter Lang. 

 

Éric Puisais 

La Carte de Tupaïa

Considéré comme l’un des plus anciens artéfacts polynésiens conservés par les Européens, la carte de Tupaïa a longtemps été un mystère pour les géographes : illisible pour les occidentaux, on s’est parfois demandé si elle ne relevait pas de la fiction. Pourtant, elle représente un élément fondamental pour comprendre le « premier contact ». Tupaïa, prêtre-navigateur de Tahiti, originaire de Raiatea, a accompagné J. Cook lors de son premier voyage. Il a été le pilote du Dolphin dans la reconnaissance des îles polynésiennes. A la demande de Cook et de Banks, il a dessiné une carte. Nous chercherons à comprendre comment cette carte peut nous permettre aujourd’hui de repenser le « premier contact », en illustrant, par et avec la carte, l’incommensurabilité des appréhensions de l’espace.

 

Éric Puisais, docteur en philosophie et docteur en géographie, est maître de conférences en sciences politiques. Il est également directeur de programme au Collège International de Philosophie où sa recherche porte sur les liens entre la justice sociale et la justice spatiale.

 

Urs Urban

L’Atlas sentimental de la España vacía (2021) de Sergio del Molino : Topographies du vide dans l’imaginaire littéraire

L’Atlas sentimental de la España vacía (2021) est le troisième volet d’un projet livresque dans lequel le journaliste et écrivain Sergio del Molino se propose de cartographier la « psychogéographie de l’Espagne ». Ce qui l’intéresse avant tout, c’est ce qu’il appelle « l’Espagne vide », c’est-à-dire la grande majorité du pays au-delà des grandes métropoles (Madrid et Barcelone) et de la région côtière qui, sans jamais vraiment avoir été dépeuplée ou « décivilisée », a toujours été imaginée et mise en discours comme un espace vide dans lequel on a cru pouvoir situer toutes sortes de formes de vie « autres ». Ce sont ces espaces imaginés que l’on trouve dans son Atlas – tout comme dans des textes littéraires, en général fictifs, qui s’inscrivent, de leur côté, dans le discours sur « l’Espagne vide ».

Dans ma contribution, je me propose d’expliciter l’argumentation de del Molino et de rendre visible sa cartographie de l’Espagne vide en partant de son Atlas, avant d’identifier ses coordonnées dans la littérature narrative contemporaine et de montrer, à l’exemple du roman Intemperie de Jesús Carrasco (2013), comment celui-ci met en discours une « topographie du vide ».

 

Urs Urban est enseignant-chercheur en langues et littératures romanes. Après des stations à Strasbourg et Buenos Aires, il est actuellement maître de conférences HDR à la Maison des langues de l’Université Bauhaus à Weimar (Allemagne). Domaines de recherche principaux : Jean Genet, la théorie de l’espace, le storytelling et la conjoncture du récit épique, l’économie de la littérature, la représentation de la crise et la crise de la représentation (Argentine), le nouveau cinéma argentin. Il a récemment publié la monographie issue de son HDR soutenue en 2022 à l’Université Humboldt de Berlin : Conflit et médiation. L’économie du roman dans la Première Modernité (Espagne / France) (2024).

 


Catégorie : Actualités / Événements

Fiction et fictionnalité auctoriales dans les littératures d’Asie

Appel à communications pour un colloque à l'Université Sorbonne nouvelle, Paris, 26-27 mars 2026

Par Maëlle SAVINA le 18 juillet 2025

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Fiction et fictionnalité auctoriales dans les littératures d’Asie
Université Sorbonne Nouvelle, Paris, 26 et 27 mars 2026

Appel à communications

Organisation : Ashvini Chandrakumar et Maëlle Savina

Échéance de l’appel : 27 octobre 2025

Contact : ashvini.chandrakumar@sorbonne-nouvelle.fr, maelle.savina@sorbonne-nouvelle.fr

Appel à communications

Fiction et fictionnalité auctoriales dans les littératures d’Asie 

Dans la théorie littéraire issue de la tradition européenne, la question de l'auteur·rice et de sa figuration fictionnelle sont cruciales et au cœur de nombreux débats, depuis la création des privilèges jusqu'à la « mort de l’auteur » proclamée par Barthes qui reconnaît toutefois la nécessité de cette figure dans Le Plaisir du texte (1973). Par la suite, des études invitent à repenser « la figure de l’auteur » (Couturier, 1995), « l’image de l’auteur » (Amossy, 2009) ou encore « l’écrivain imaginaire » (Diaz, 2007). L’intérêt scientifique pour ce sujet reste d’actualité : en attestent les colloques « Posture d’auteurs : du Moyen-Âge à la modernité » (2013, Lausanne) et « La figure de l’auteur entre hier et aujourd’hui : Posture(s) et esthétique(s) » (2023, Sfax). Par ailleurs, des œuvres récentes jouent avec le rapport entre le réel et des dispositifs de fictionnalité auctoriale (Triste tigre, Neige Sinno, 2023 ou Mon vrai nom est Elisabeth, Adèle Yon, 2025).

Toutefois, ces questionnements ont porté pour l’essentiel sur les littératures européennes. Comme l’affirme Étiemble au sujet des genres littéraires dans ses Essais de littérature (vraiment) générale (1975), inclure les littératures d’Asie renforce l’intérêt théorique et herméneutique de la recherche en littérature comparée. Dans la continuité d’Étiemble, nous souhaitons poursuivre ces réflexions théoriques et terminologiques à propos de la figure fictionnelle de l’écrivain·e, en élargissant le champ d’études aux littératures asiatiques, sans restriction générique ou chronologique. À partir d’une lecture du Dit du Genji par exemple, Françoise Lavocat analyse une conception de la fictionnalité dans le Japon médiéval et affirme que « rares sont les cultures où personne n’a eu l’intuition de la capacité de l’imagination à créer des mondes » (Lavocat 2016 : 202-203). Plusieurs questions se posent alors : quelles sont les modalités de représentation de l’auteur·rice en Asie ? Quelles méthodologies peuvent être employées pour établir une comparaison ? Comment faire cohabiter l’héritage théorique occidental sur la fiction et l’auteur·rice avec des théories asiatiques méconnues en Europe ? Dans la théorie littéraire tamoule, le poète peut être désigné par plusieurs termes : kavi (கவி), pulavar (புலவர்) voire cittar (சித்தர்). Ils renvoient à des réalités et des représentations différentes (Chevillard, 2014). Cet exemple invite à enrichir et à réexaminer les terminologies auctoriales et les notions qui permettent de les étudier (narratologie, genres, etc.) en prenant en compte les langues et littératures d’Asie. 

1 - Fiction et fictionnalité de l’auteur·trice dans ses propres œuvres  

Un premier aspect concerne la façon dont les auteurs·rices utilisent la fiction et la fictionnalité pour construire leur propre image : par la construction narrative d’une image de soi dans la fiction (un masque, une persona), par une représentation construite au sein du texte (un ethos) ou bien par une posture assumée dans le paratexte. Jérôme Meizoz (« Ce que l’on fait dire au silence : posture, ethos, image d’auteur », 2009), distingue l’image que cherche à renvoyer l’auteur·rice de celle qui est perçue par les lecteurs et lectrices. Dans certains genres, comme le watakushi-shōsetsu au Japon, traduit littéralement par « roman du “je” », ces présences de l’auteur·rice au sein des œuvres sont empreintes d’ambiguïté. Le shishōsetsu renforce l’équivoque entre auteur, narrateur et personnage dans un récit à la première personne . L’auteur·rice peut se dissimuler par le biais de procédés narratifs ou d’une persona identifiable par ses lecteurs ; c’est le cas dans Déchéance d’un homme (1948) qui participe à intégrer le pessimisme à la représentation auctoriale de Dazai Osamu 太宰治.

Le statut fictionnel d’un texte peut alors être remis en question : l’auteur apparaît dans des adresses directes au lecteur (Rabelais, Scarron), mais il peut également travestir les instances narratives, à travers un narrateur non fiable (Piranesi, Susanna Clarke, 2020) ou bien une métalepse, qui permettent de traduire ce franchissement de niveaux narratifs. Les modalités narratives sont nombreuses et l’auteur·rice peut se métamorphoser : de bête (Je suis un chat, Natsume Sōseki 夏目漱石, 1906 ; Mon oncle le jaguar, João Guimarães Rosa, 1969), il peut se faire avatar divin. Dans l'épopée indienne antique, le Mahābhārata, l’auteur se fictionnalise sous la forme de Ganesh, dieu de la sagesse à tête d’éléphant, au fil des différentes versions vernaculaires du texte en Asie du Sud et du Sud-Est. Ce récit lui serait dicté par Vyāsa, personnage et narrateur, qui incarne à son tour l’auteur.

Ainsi, les dispositifs de fictionnalité employés sont nombreux : récits enchâssés où se multiplient les figures auctoriales et où se superposent les niveaux narratifs (Boccace, Marguerite de Navarre) ou bien les fausses biographies. « Mao Ying zhuan » 毛穎傳 de Han Yu 韓愈, présenté et traduit par Han Jingjing, retrace la biographie d’un individu a priori réel, puisqu’elle respecte les codes du genre (famille, récit de sa vie, etc.). Comme l’indique Han Jingjing, le protagoniste est en réalité un pinceau. L’auteur peut ainsi recourir à des formes narratives identifiables, à un genre précis, en imiter les codes et renvoyer à une référentialité supposée. Les Lettres portugaises (1669) en sont un exemple bien connu. La présence de divers dispositifs fictionnels au fil des siècles, si elle n’atteste pas d’une théorie unifiée de la fiction, montre toutefois que de nombreux auteurs ont joué avec la manière de se représenter. 

2 - Fiction et fictionnalité de l’auteur·rice hors les murs

Parmi ces dispositifs, Gérard Genette (Seuils, 1987) mentionne notamment les préfaces fictionnelles. Il dévoile ainsi le jeu ludique entre l’auteur, sa représentation fictive et le lecteur dans les seuils, à l’image de la construction fictionnelle de Mishima Yukio 三島由紀夫, véritable metteur en scène de soi dans ses œuvres et ses paratextes. Dans le théâtre de l’Inde ancienne, la mise en abyme du dramaturge participe à sa représentation métathéâtrale. Le drame de Kâlidâsa कालिदास Shakuntalâ s’ouvre par un prologue où le directeur de la troupe mentionne l’auteur et annonce sa pièce nouvelle. L’apparition de l’auteur dans ce seuil connaît un succès jusqu’en Europe au XIXe siècle (Le Blanc, 2014) avant d’être redécouvert récemment (agrégation de lettres, 2023-2024). Par ailleurs, en Inde, différentes anthologies exaltent sa légende de grand poète et de « serviteur de Kali » (Ebbesen, 1995). La portée de la réception peut donc rendre une figure d’auteur plus ou moins familière.

Yan Lianke 阎连科, autre auteur récemment étudié lors de l’agrégation de lettres, (2024-25), nous invite à considérer comment ces jeux de fictionnalisation auctoriale se manifestent. Dans son discours de réception du prix Hongloumeng (présenté et traduit par Gan Lu), il associe l’écrivain à la fois à un archétype espagnol, Don Quichotte, à un personnage chinois, Ah Q ou encore au « cheval enchanté » des Mille et une nuits. La fabrication fictionnelle de l’écrivain s’inscrit dans un dialogue diachronique complexe où se mêlent divers modèles. En Asie, quelles images de l’écrivain·e se construisent et dans quel imaginaire culturel s’inscrivent-elles ?

Les discours ou les entretiens peuvent être le lieu d’une mise en scène de soi par l’auteur·ice. José-Luis Diaz les a théorisés à travers la notion de « scénographies auctoriales comme techniques de marketing », qui créent un « écrivain imaginaire » voire un « écrivain-type » (2019 : 46-7). Balzac, vedette de sa propre vie, incarne bien ces pratiques; la presse et les médias ont contribué à sa fictionnalisation, jusqu’à en faire un personnage. Quelles seraient alors les modalités de mise en scène auctoriales employées dans les littératures d’Asie ?

Au-delà des auteurs ou autrices, la constitution du corpus ainsi que le choix d’un nom contribuent à ériger une figure fictionnelle à l’instar de la poétesse tamoule Avvaiyar ஔவையார், dont le nom désigne une vieille femme, sage et respectable. Selon Abithana Chintamani (An encyclopaedia of Tamil literature, 1910), il pourrait renvoyer à trois poétesses de différentes époques, du Ier au XIIIe siècle. La mise en recueil de ses poèmes et la création d’anthologies (Puṟanāṉūṟu, Les quatre cents puram) élaborent une figure emblématique. Cette représentation se retrouve dans les arts, où elle apparaît toujours sous les traits d’une vieille ermite.

Ainsi, la figure auctoriale se manifeste dans ses représentations diégétiques et au-delà, à travers le paratexte, l’épitexte public, l’épitexte privé, voire l’iconographie. Nous souhaiterions ouvrir une réflexion non exhaustive mais qui prendrait en compte la diversité et l’intérêt des littératures d’Asie. Les objectifs sont de nourrir les questionnements sur la fiction et fictionnalité de l’auteur·rice et de mettre en lumière l’importance de ces littératures et de leur transmission. 

Organisation : Ashvini Chandrakumar, Maëlle Savina 

Comité scientifique : Françoise Lavocat, Claudine Le Blanc, Tristan Mauffrey, Nina Soleymani Majd 

Échéance de l’appel : 27 octobre 2025 

Date de l’évènement : 26 et 27 mars 2026

Lieu de l’événement : Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 

Contact : ashvini.chandrakumar@sorbonne-nouvelle.fr, maelle.savina@sorbonne-nouvelle.fr

Pour une bibliographie indicative, voir ici: https://www.fabula.org/actualites/128655/fiction-et-fictionnalite-auctoriales-dans-les-litteratures-d-asie.html

Catégorie : Actualités

AAC/ CFP : Star Trek, dynamiques d’une fabrique de mondes : expansion, variation, densification

Appel à communications ouvert jusqu'au 15 janvier 2026

Par Jessy NEAU le 9 septembre 2025

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AAC/ CFP : Star Trek, dynamiques d’une fabrique de mondes : expansion, variation, densification / Star Trek, Dynamics of a World-Building Factory : Expansion, Variation, Densification (Paris)

https://startrekparis2026.wordpress.com/


[English version will follow.]

 

Depuis les soixante ans qui nous sépareront bientôt de sa première diffusion le 8 septembre 1966, Star Trek s’est imposé comme un univers de fiction proliférant, transmédiatique et intergénérationnel que l’on peut diviser en trois grandes ères. La première est celle des débuts hésitants de la première série télévisée, dénommée désormais Star Trek: The Original Series (1966-1969) et de sa continuation animée (1973-1974). La deuxième, amorcée dès 1979 par la sortie au grand écran de Star Trek: The Motion Picture, s’est poursuivi au cinéma (9 films entre 1982 et 2002) et dans de nombreuses séries télévisées dérivées : The Next Generation (1987-1994), Deep Space Nine (1993-1999), Voyager (1995-2001) et Enterprise (2001-2005). La troisième ère, encore en cours, débute également au cinéma en 2009 par un reboot de la franchise au gré d’une trilogie lancée par J.J. Abrams qui s’est conclue en 2016. Depuis, c’est la continuité initiale du monde fictionnel qui est développée par des préquelles et suites télévisuelles sur les plateformes de vidéos à la demande (SVoD) : Discovery (2017-2024), Picard  (2020-2023), Strange New World (2022-), sans compter les séries d’animation et un téléfilm. À ces œuvres audiovisuelles, il faut ajouter de nombreux romans, bandes dessinées, fanfictions et jeux vidéo.

Au fil des années et à travers les médias, l’ambition de la franchise est restée la même : décrire un futur relativement proche (XXIIe à XXVe siècles, avec une incursion plus récente au XXXIIe siècle), imaginé par son créateur, Gene Roddenberry, comme une utopie, quoiqu’elle a pu proposer à l’occasion des moments plus sombres ou pessimistes. Dans Star Trek, l’humanité a su surmonter les obstacles politiques, écologiques et moraux du XXIe siècle pour atteindre les étoiles et participer à la création de la Fédération des Planètes Unies, rassemblant de nombreuses civilisations extraterrestres à travers la galaxie, séparée en quatre immenses quadrants. 

Évidemment, si cette série de science-fiction utopique est née dans les années 1960, ce n’est sans doute pas un hasard. La première version, qui apparaît alors que la course à l’espace et la révolution sexuelle éveillent les imaginations, peut également être vue comme un reflet critique des tensions de la guerre froide et des débats de société états-uniens dans les années 1960, notamment les luttes pour les droits civiques. Il faut dire que la présence d’acteurs russe et japonais et d’une actrice afro-américaine pour interpréter certains des officiers sur le pont du USS Enterprise n’est pas passée inaperçue, tout comme le premier baiser à transcender les tabous raciaux de la télévision américaine de l'époque. Mais le relatif progressisme (plusieurs ont pointé ses limites depuis) de Star Trek n’était pas que dans la production, il alimentait également les scénarios qui proposaient chaque semaine une nouvelle planète et ses habitants, une planète qui élargissait le monde fictionnel toujours en expansion et qui permettait d’aborder différents enjeux politiques ou culturels par analogie. On note ainsi que l’expansion est une dynamique structurante de la franchise dès ses origines. Cette volonté se prolonge d’ailleurs aujourd’hui : chaque époque a sa version de Star Trek qui aborde ses problèmes spécifiques ou plus universels. The Next Generation apparaît alors que Ronald Reagan est au pouvoir et déconstruit certains des acquis des luttes sociales des années 1960; Voyager propose un personnage de femme capitaine forte, mais conservatrice et parfois assez autoritaire, alors que le féminisme subit des contrecoups; Discovery s’intéresse aux enjeux de la diversité sexuelle (orientation sexuelle et genre); Picard aborde la question des réfugiés environnementaux et l’intelligence artificielle, etc.

Ce n’est donc pas surprenant si, depuis les années 1990, Star Trek est devenu un objet d’étude privilégié dans les cultural studies anglo-saxonnes, dans les études sur les médias populaires et sur la science-fiction, mais ces études demeurent très rares du côté francophone. La plupart des travaux sont centrés sur ses dimensions idéologiques, politiques et sociales. Mentionnons l’apparition très tôt d’analyses des représentations raciales (Bernardi 1998, Kilgore 2003, Mittermeier and Spychala 2020), de lectures sociopolitiques plus larges (Reagin 2013, Booker 2018), de travaux sur le genre (Farghali et Bacon 2017, Mittermeier and Spychala 2020, Millsap-Spears 2024) ou sur la diplomatie galactique (Gonzalez 2015). 

Pourtant, si l’univers Star Trek a suscité une quantité impressionnante d’analyses critiques, peu de travaux prennent pour objet principal la construction de son monde fictionnel en tant que telle — sa logique interne, sa narrativité transmédiatique, sa plasticité ontologique. L’exception notable est le champ des fan studies qui examine comment les communautés de fans participent à l’expansion, la critique ou la réécriture du canon (Jenkins 1992, Falzone 2005, Drushel 2013), mais sans toujours en articuler les implications esthétiques ou narratives. Pourtant, dès ses débuts, Star Trek est envisagé par certains, comme Michael Moorcock (1968), comme un véritable tournant pour la fiction et la narration, inaugurant une exigence nouvelle de diversité narrative, d’engagement social avec les spectateurs et de franchissement des frontières de genre, intégrant une interpénétration des textes savants avec des formes populaires.

Il semble donc aujourd’hui nécessaire d’interroger Star Trek sous l’angle de ses pratiques narratives, esthétiques et mythopoétiques (Kapell 2010), en recentrant l’attention sur les modalités de sa construction fictionnelle. Loin de rejeter les approches politiques et culturelles qui ont dominé la recherche sur Star Trek, ce colloque entend les prolonger dans une autre direction, en interrogeant ce que signifie « fabriquer des mondes » dans et autour de Star Trek. Le présent colloque, qui célèbre les 60 ans de la franchise, souhaite ainsi déplacer le regard vers le worldbuilding de Star Trek, entendu non comme un arrière-plan figé, mais comme un processus dynamique, un système en expansion, parfois en contradiction, toujours en transformation. Cet univers, qui articule continuités et ruptures à travers ses nombreuses itérations, offre un terrain privilégié pour penser la création d’univers cohérents dans leur plasticité même, ainsi que les tensions entre continuité, divergence et reprise; utopie, dystopie et uchronie; récit, imaginaire et encyclopédisme.

Par ailleurs, la dimension encyclopédique de l’univers de Star Trek est parfois si patente qu’elle a alimenté la publication d’ouvrages qui traitent son matériau fictionnel – envisagé comme un « bien expressif » (Kavanagh et al 2001) –  comme le feraient de véritables encyclopédies (Ruditis 2013). Et c’est sans compter le megatext science fictionnel (Broderick 1995) et la xénoencyclopédie (Saint-Gelais 1999) qu’il a largement contribué à construire et à alimenter : vaisseaux spatiaux, téléporteurs, communicateurs et scanners, traducteurs universels, androïdes, fédération de planètes, directive première et protocole de premier contact, etc. Les exemples de novums qui ont construit le monde fictionnel de Star Trek avant de devenir des éléments incontournables de tout space opera abondent.

Dans le cadre de ce colloque, nous vous invitons à réfléchir à la fabrique de l’univers de Star Trek, bien plus vaste qu’un simple monde possible, selon une pluralité d’approches : narratologique, esthétique, sémiotique, intertextuelle, médiologique ou anthropologique. Il pourra notamment s’agir de questionner :

  • les modalités du récit dans Star Trek : formes sérielles, transmédiatiques, épisodes expérimentaux, dispositifs d’embrayage ou de reconfiguration du monde diégétique;
  • les tensions entre cohérence et contradiction dans l’univers étendu (continuité, retcon, paradoxes temporels, mondes parallèles);
  • les dimensions esthétiques des mondes Star Trek : architecture, design, modes de corporéité, rapports aux technologies;
    l’invention de langues comme le klingon (Lecercle 2015) comme poétique de l’altérité ou le traducteur universel comme politique de l’universalisme;
  • l’exploration spatiale, le voyage temporel et le monde virtuel (holodeck/holosuite) comme modes d’expansion fictionnelle;
    l’utilisation des mécanismes de l’Histoire humaine et de la mythologie dans la création par analogie de mondes, de peuples et de planètes;
  • les réemplois, détournements intertextuels (science-fiction « classique », tragédie shakespearienne, figures du roman policier ou du roman maritime, mais aussi productions dérivées, pastiches [The OrvilleGalaxy QuestDans une galaxie près de chez vous, etc.], hommages, parodies ou fanfictions); 
  • les interactions entre texte officiel et productions faniques (fanlore, slash fiction, encyclopédies communautaires) comme autant de reconfigurations du monde partagé.

Ce colloque propose donc de rejoindre les débats actuels sur la narratologie transmédiale (Baroni 2017) et sérielle (Letourneux 2017, Favard 2018, Machinal 2020), sur la fiction spéculative (Forêt et Yulmuk-Bray 2024, Stengers 2020 et 2000), la poétique du mythe et la construction contemporaine des mondes imaginaires (Kapell 2010, Besson 2015). Il s’agit ainsi de penser Star Trek non seulement comme un miroir critique du monde, mais aussi comme une machine fictionnelle et narrative, autoréflexive, en expansion constante, qui pose des questions fondamentales sur la narration (du point de vue de sa création comme de sa réception), la cohérence, la norme et l’altérité.

Le colloque aura lieu du jeudi 17 au samedi 19 septembre 2026 au Collège britannique à la Cité internationale à Paris. Les propositions de communication (25 min) d’un maximum de 350 mots, accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique, sont à envoyer avant le 15 janvier 2026 à l’adresse suivante : startrekparis2026@gmail.com. Les communications pourront être en français ou en anglais. 

Comité d’organisation : Elaine Després (Université du Québec à Montréal), Florent Favard (Université de Lorraine, CREM), Anaïs Guilet (Université Savoie Mont Blanc, Laboratoire LLSETI), Hélène Machinal (Université Rennes 2, ACE) et Jessy Neau (Université de Poitiers, FoReLLIS).

Bibliographie

  • Baroni, Raphaël. (2017). « Pour une narratologie transmédiale ». Poétique, no 182 (2), pp. 155-175.
  • Bernardi, Daniel. (1998). Star Trek and History: Race-Ing toward a White Future. New Brunswick : Rutgers UP.
  • Besson, Anne (2015). Constellations. Des mondes fictionnels dans l’imaginaire contemporain. Paris : CNRS edition.
  • Booker, M. Keith (2018). Star Trek: A Cultural History. New York : Rowman & Littlefield.
  • Broderick, Damien (1995). Reading by Starlight: Postmodern Science Fiction. New York : Routledge.
  • Després, Elaine (2020). « La sentience des androïdes : de Star Trek à Westworld ». Dans J.-F. Chassay et I. Boof-Vermesse (dir.), L’âge des postmachines, Montréal : PUM, pp. 73-92.
  • Després, Elaine (2019), « Voyage (impromptu et déroutant) au bout de l’univers », Otrante, art et littérature fantastique, no 46, automne, pp. 13-33.
  • Drushel, Bruce E. (dir.) (2013). Fan Phenomena: Star Trek. Bristol : Intellect Books.
  • Falzone,  Paul J. (2005). « The Final Frontier Is Queer: Aberrancy, Archetype and Audience Generated Folklore in K/S Slashfiction ». Western Folklore, été-automne, vol. 64, no 3/4, pp. 243-261. https://www.jstor.org/stable/25474751.
  • Farghali, Nadine et Bacon, Simon (2017). To Boldly Go. Essays on Gender and Identity in the Star Trek Universe. Jefferson : McFarland.
  • Favard, Florent (2018). Le récit dans les séries de science-fiction. De Star Trek à X-Files. Paris : Armand Colin.
  • Favard, Florent et Hélène Machinal (dir.) (2019). « La sérialité en question ». TV/series, no 13.
  • Favard, Florent et Hélène Machinal (dir.) (2022). « Séries télévisées de science-fiction ». Res Futurae, no 19.
  • Forêt, Marceau et Yulmuk-Bray, Ketzali (2024). « Nouvelle alliance entre science et fiction ». Revue critique de fixxion française contemporaine, no 28. https://doi.org/10.4000/11u01
  • Gonzalez, Georges A. (2015). The Politics of Star Trek. Justice, War, and the Future. New York : Palgrave MacMillan.
  • Jenkins, Henry (2006). Convergence Culture: Where Old and New Media Collide. New York : New York University Press.
  • Jenkins, Henry (1992). Textual Poachers: Television Fans and Participatory Culture. New York : Routledge.
  • Kapell, Matthew Wilhelm (dir.) (2010). Star Trek as Myth: Essays on Symbol and Archetype at the Final Frontier. Jefferson : McFarland.
  • Kilgore, De Witt Douglas (2003). Astrofuturism: Science, Race, and Visions of Utopia in Space. Philadelphie : University of Pennsylvania Press.
  • Lecercle, Jean-Jacques (2015). « Bleghbe’chugh vaj blHegh! From an Ethics of Alterity to a Politics of Style ». Dans M. Rospide et S. Sorlin (dir.), The Ethics of Alterity : New perspectives on Genre Literature, Cambridge Publishers, pp. 14-32.
  • Letourneux, Matthieu (2017). Fictions à la chaîne. Paris : Seuil, coll. « Poétique ».
  • Machinal, Hélène (2020). Posthumains en série. Tours : Presses universitaires François-Rabelais.
  • Millsap-Spears, Carey (2024). Star Trek Discovery and the Female Gothic. Lanham : Lexington Books.
  • Mittell, Jason (2015). Complex TV: The Poetics of Contemporary Television Storytelling. New York: NYU Press.
  • Mittermeier, Sabrina et Garcia-Siino, Leimar (dir.) (2022). The Routledge Handbook of Star Trek. New York : Routledge.
  • Mittermeier, Sabrina et Spychala, Mareile (dir.) (2020). Fighting for the Future – Essays on Star Trek: Discovery. Liverpool : Liverpool University Press.
  • Neau, Jessy (2024). « Star Trek : The Next Generation (1987-1994) ; un procès caché de l’humanité en sept saisons », TV/Series, no 23. https://doi.org/10.4000/12lhs
  • Reagin, Nancy (2013). Star Trek and History. Hoboken : Wiley.
  • Ruditis, Paul (2013). Star Trek: The Visual Dictionary: The Ultimate Guide to Characters, Aliens, and Technology. Londres : DK.
  • Saint-Gelais, Richard (1999). L’empire du pseudo. Modernités de la science-fiction. Québec : Nota Bene.
  • Stengers, Isabelle (2020). « Ursula Le Guin-Penser en mode SF ». Épistémocritique, hors série, https://epistemocritique.org/ursula-le-guin-penser-en-mode-sf/ 
  • Stengers, Isabelle (2000). « Science-fiction et expérimentation ». Dans Philosophie et science-fiction, Bruxelles: Vrin. 

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Star Trek, Dynamics of a World-Building Factory : Expansion, Variation, Densification
Call for papers - International conference

Since its first broadcast on September 8, 1966, Star Trek has established itself as a prolific, transmedia, and intergenerational fictional universe that can be divided into three major eras. The first is that of the tentative beginnings of the first television series, now known as Star Trek: The Original Series (1966-1969), and its animated continuation (1973-1974). The second era began in 1979 with the release of Star Trek: The Motion Picture and continued with nine films between 1982 and 2002, as well as numerous spin-off television series: The Next Generation (1987-1994), Deep Space Nine (1993-1999), Voyager (1995-2001) and Enterprise (2001-2005). The third era, which is still ongoing, also began in the cinema in 2009 with a reboot of the franchise in the form of a trilogy launched by J.J. Abrams, which concluded in 2016. Since then, the initial continuity of the fictional world has been developed through prequels and sequels on video-on-demand (SVoD) platforms: Discovery (2017-2024), Picard (2020-2023), Strange New World (2022-), not to mention animated series and a TV movie. In addition to these audiovisual works, there are numerous novels, comic books, fan fiction, and video games.

Over the years and across media platforms, the franchise's ambition has remained the same: to depict a relatively near future (from the 22nd to 25th centuries, with a more recent foray into the 32nd century), imagined by its creator, Gene Roddenberry, as a utopia, even though it has occasionally offered darker or more pessimistic moments. In Star Trek, humanity has overcome the political, ecological, and moral obstacles of the 21st century to reach for the stars and participate in the creation of the United Federation of Planets, bringing together numerous alien civilizations across the galaxy, divided into four immense quadrants.

Of course, it is probably no coincidence that this utopian science fiction series was created in the 1960s. The first version, which appeared at a time when the space race and the sexual revolution were capturing people's imaginations, can also be seen as a critical reflection of the tensions of the Cold War and the social debates in the United States in the 1960s, particularly the civil rights movements. Obviously, the presence of Russian, Japanese, and African-American actors playing some of the officers on the bridge of the USS Enterprise did not go unnoticed, nor did the first interracial kiss on American television. But Star Trek's relative progressiveness (it has since been nuanced by many) was not limited to the production; it also fueled the scripts, which each week presented a new planet and its inhabitants, a planet that expanded the ever-growing fictional world and allowed different political and cultural issues to be addressed by analogy. It is clear that expansion has been a defining dynamic of the franchise since its inception. This desire continues today: each era has its own version of Star Trek that addresses its specific or more universal problems. The Next Generation appeared while Ronald Reagan was in power and dismantled some of the gains made by the social struggles of the 1960s. Voyager introduced a strong female captain, yet she was also quite conservative and sometimes even authoritarian, but the context was that of a feminist backlash. Discovery focuses on issues of sexual diversity (sexual orientation and gender); Picard addresses the issue of environmental refugees and artificial intelligence, etc.

It is therefore not surprising that, since the 1990s, Star Trek has become a favored subject of study in Anglo-Saxon cultural studies, popular media studies, and science fiction studies, but such studies remain very rare in the French-speaking world. Most of the work focuses on its ideological, political, and social dimensions. Noteworthy are the early analyses of racial representations (Bernardi 1998, Kilgore 2003, Mittermeier and Spychala 2020), broader sociopolitical readings (Reagin 2013, Booker 2018), works on gender (Farghali and Bacon 2017, Mittermeier and Spychala 2020, Millsap-Spears 2024) and galactic diplomacy (Gonzalez 2015).

However, while the Star Trek universe has been the subject of an impressive amount of critical analysis, few works focus primarily on the construction of its fictional world as such—its internal logic, transmedia narrativity, and ontological plasticity. The notable exception is the field of fan studies, which examines how fan communities participate in the expansion, critique, or rewriting of the canon (Jenkins 1992, Falzone 2005, Drushel 2013), but without always articulating the aesthetic or narrative implications. Yet, from its inception, Star Trek has been viewed by some, such as Michael Moorcock (1968), as a true turning point for fiction and storytelling, ushering in a new demand for narrative diversity, social engagement with viewers, and the crossing of genre boundaries, integrating an interpenetration of scholarly texts with popular forms.

It therefore seems necessary today to examine Star Trek from the perspective of its narrative, aesthetic, and mythopoetic practices (Kapell 2010), refocusing attention on the modalities of its fictional construction. Far from rejecting the political and cultural approaches that have dominated research on Star Trek, this conference aims to extend them in another direction, by questioning what it means to “make worlds” in, around or from Star Trek. This conference, which celebrates the franchise's 60th anniversary, thus seeks to shift the focus to the worldbuilding of Star Trek, understood not as a fixed backdrop, but as a dynamic process, an expanding system, sometimes contradictory, always in transformation. This universe, which articulates continuities and ruptures through its many iterations, offers a privileged terrain for thinking about the creation of universes that are coherent in their very plasticity, as well as the tensions between continuity, divergence, and revival; utopia, dystopia, and uchronia; narrative, imagination, and encyclopedism.

Furthermore, the encyclopedic dimension of the Star Trek universe is sometimes so obvious that it has fueled the publication of works that treat its fictional material—considered an “expressive good” (Kavanagh et al 2001)—as real encyclopedias would (Ruditis 2013). And that's not to mention the science fiction megatext (Broderick 1995) and the xenoencyclopedia (Saint-Gelais 1999) that it has largely contributed to building and feeding: spaceships, teleporters, communicators and scanners, universal translators, androids, federation of planets, prime directive and first contact protocol, etc. There are countless examples of novums that built the fictional world of Star Trek before becoming essential elements of any space opera.

As part of this symposium, we invite you to reflect on the construction of the Star Trek universe, which is much broader than a simple possible world, using a variety of approaches: narratological, aesthetic, semiotic, intertextual, mediological, or anthropological. This may involve questioning:

  • the narrative modalities in Star Trek: serial forms, transmedia forms, experimental episodes, devices for linking or reconfiguring the diegetic world;
  • the tensions between coherence and contradiction in the extended universe (continuity, retcon, temporal paradoxes, parallel worlds);
  • the invention of languages such as Klingon (Lecercle 2015) as a poetics of otherness, or the universal translator as a politics of universalism;
    space exploration, time travel, and the virtual world (holodeck/holosuite) as modes of fictional expansion;
  • the use of mechanisms from human  history and mythology in the creation, by analogy, of worlds, peoples, and planets;       
  • reuse and intertextual appropriation (classic science fiction, Shakespearean tragedy, characters from detective novels or maritime novels, but also derivative works, pastiches [The OrvilleGalaxy QuestDans une galaxie près de chez vous, etc.], tributes, parodies, and fan fictions);
  • the interactions between official texts and fan productions (fanlore, slash fiction, community encyclopedias) as reconfigurations of the shared world.

This symposium therefore aims to join the current debates on transmedia (Baroni 2017) and seriality (Mittell 2015, Letourneux 2017, Favard 2018, Machinal 2020) narratology, speculative fiction (Forêt and Yulmuk-Bray 2024, Stengers 2020 and 2000), the poetics of myth, and the contemporary construction of imaginary worlds (Kapell 2010, Besson 2015). The aim is therefore to think of Star Trek not only as a critical mirror of the world, but also as a fictional and narrative machine, self-reflexive and constantly expanding, which raises fundamental questions about narration (from the point of view of both its creation and its reception), coherence, norms, and otherness.

The conference will take place from Thursday, September 17 to Saturday, September 19, 2026, at the British College at the Cité internationale in Paris. Proposals for papers (25 min) of no more than 350 words, accompanied by a short bio-bibliographical note, should be sent before January 15, 2026, to the following address: startrekparis2026@gmail.com. Papers may be in French or English.

Organizing committee: Elaine Després (University of Quebec in Montreal), Florent Favard (University of Lorraine, CREM), Anaïs Guilet (University of Savoie Mont Blanc, LLSETI Laboratory), Hélène Machinal (University of Rennes 2, ACE) and Jessy Neau (University of Poitiers, FoReLLIS).

Bibliography

  • Baroni, Raphaël. (2017). “Pour une narratologie transmédiale”. Poétique, no 182 (2), pp. 155-175.
  • Bernardi, Daniel. (1998). Star Trek and History : Race-Ing toward a White Future. New Brunswick: Rutgers UP.
  • Besson, Anne (2015). Constellations. Des mondes fictionnels dans l’imaginaire contemporain. Paris: CNRS edition.
  • Booker, M. Keith (2018). Star Trek: A Cultural History. New York: Rowman & Littlefield.
  • Broderick, Damien (1995). Reading by Starlight: Postmodern Science Fiction. New York: Routledge.
  • Després, Elaine (2020). “La sentience des androïdes : de Star Trek à Westworld”. In J.-F. Chassay and I. Boof-Vermesse (eds), L’âge des postmachines, Montréal: PUM, pp. 73-92.
  • Després, Elaine (2019), “Voyage (impromptu et déroutant) au bout de l’univers”. Otrante, art et littérature fantastique, no 46, automne, pp. 13-33.
  • Drushel, Bruce E. (ed) (2013). Fan Phenomena: Star Trek, Bristol: Intellect Books.
  • Falzone,  Paul J. (2005). “The Final Frontier Is Queer: Aberrancy, Archetype and Audience Generated Folklore in K/S Slashfiction”. Western Folklore, summer-fall, vol. 64, no 3/4, pp. 243-261. https://www.jstor.org/stable/25474751.
  • Farghali, Nadine and Bacon, Simon (2017). To Boldly Go. Essays on Gender and Identity in the Star Trek Universe. Jefferson: McFarland.
  • Favard, Florent (2018). Le récit dans les séries de science-fiction. De Star Trek à X-Files. Paris: Armand Colin.
  • Favard, Florent et Hélène Machinal (dir.) (2019). “La sérialité en question”. TV/series, no 13.
  • Favard, Florent et Hélène Machinal (dir.) (2022). “Séries télévisées de science-fiction”. Res Futurae, no 19.
  • Forêt, Marceau et Yulmuk-Bray, Ketzali (2024). “Nouvelle alliance entre science et fiction”. Revue critique de fixxion française contemporaine, no 28. https://doi.org/10.4000/11u01
  • Gonzalez, Georges A. (2015). The Politics of Star Trek. Justice, War, and the Future. New York: Palgrave MacMillan.
  • Jenkins, Henry (2006). Convergence Culture: Where Old and New Media Collide. New York: New York University Press.
  • Jenkins, Henry (1992). Textual Poachers: Television Fans and Participatory Culture. New York: Routledge.
  • Kapell, Matthew Wilhelm (ed) (2010), Star Trek as Myth: Essays on Symbol and Archetype at the Final Frontier. Jefferson: McFarland.
  • Kilgore, De Witt Douglas (2003). Astrofuturism: Science, Race, and Visions of Utopia in Space. Philadelphia: University of Pennsylvania Press.
  • Lecercle, Jean-Jacques (2015). “Bleghbe’chugh vaj blHegh! From an Ethics of Alterity to a Politics of Style”. In M. Rospide and S. Sorlin (eds), The Ethics of Alterity : New perspectives on Genre Literature, Cambridge: Cambridge Publishers, pp. 14-32.
  • Letourneux, Matthieu (2017). Fictions à la chaîne. Paris: Seuil.
  • Machinal, Hélène (2020). Posthumains en série. Tours: Presses universitaires François-Rabelais.
  • Millsap-Spears, Carey (2024). Star Trek Discovery and the Female Gothic. Lanham: Lexington Books.
  • Mittell, Jason (2015). Complex TV: The Poetics of Contemporary Television Storytelling. New York: NYU Press.
  • Mittermeier, Sabrina and Garcia-Siino, Leimar (eds) (2022). The Routledge Handbook of Star Trek. New York: Routledge.
  • Mittermeier, Sabrina and Spychala, Mareile (eds) (2020). Fighting for the Future – Essays on Star Trek: Discovery. Liverpool: Liverpool University Press.
  • Neau, Jessy (2024). “Star Trek: The Next Generation (1987-1994) : un procès caché de l’humanité en sept saisons”, TV/Series, no 23.  https://doi.org/10.4000/12lhs 
  • Reagin, Nancy (2013). Star Trek and History. Hoboken: Wiley.
  • Ruditis, Paul (2013). Star Trek: The Visual Dictionary: The Ultimate Guide to Characters, Aliens, and Technology. London: DK.
  • Saint-Gelais, Richard (1999). L’empire du pseudo. Modernités de la science-fiction. Québec: Nota Bene.
  • Stengers, Isabelle (2020). “Ursula Le Guin-Penser en mode SF”. Épistémocritique, hors série, https://epistemocritique.org/ursula-le-guin-penser-en-mode-sf/ 
  • Stengers, Isabelle (2000). “Science-fiction et expérimentation”. In Philosophie et science-fiction, Bruxelles: Vrin.

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Editorial n°3, par Anne Besson

Au royaume de la fiction, chez les fans de livres

Par Anne BESSON le 28 mai 2025

Des queues qui s’étirent devant les chapiteaux accueillant des conférences. Tout le monde ne pourra pas y accéder, le public est trop nombreux. D’autres plus longues encore pour gagner le privilège de dire quelques mots à des auteurs et autrices et recueillir leurs signatures. Enormément de monde, lecteurs et lectrices jeunes ou très jeunes, des femmes en majorité mais des hommes également, parfois costumés, souvent portant fièrement des tee-shirts proclamant l’amour des livres, tirant de petits chariots pour pouvoir accumuler davantage d’achats…. On se croirait dans un roman de Jasper Fforde, dans l’univers alternatif qu’il a imaginé autour de la détective littéraire Thursday Next, un monde où la passion pour la fiction est une pratique sociale partagée, où les soldes en librairie déclenchent des émeutes, où Shakespeare est vraiment l’objet d’un culte, contesté par les fans rivaux de Marlowe… Ce monde rêvé, où les amoureux du livre sont partout, existe bien, sous format microcosme, le temps d’un week-end.

Je reviens du festival de littératures de l’imaginaire « Les Imaginales » à Epinal, où je me rends pour chaque édition, pouvant ainsi constater à quel point il croît, combien son public s’étend année après année. Au bord de la Moselle, dans un parc verdoyant ponctué de « Magic Mirrors », s’étend un royaume d’évasion par le livre, un lieu où règne une passion ardente pour la chose écrite, qu’on pourrait parfois croire éteinte, dont on constate au contraire la vitalité bouillonnante auprès de jeunes générations… Ces lectrices vivent de romance et de fantasy, considérant que l’immersion fictionnelle dans d’autres mondes constitue une part majeure de leur existence. Des Bovary peut-être, mais en réseau, échangeant entre elles, se conseillant et se soutenant ; lucides aussi sur l’irréalisme exacerbé de leurs préférences, dans des genres où la magie, les espaces lointains, les royaumes infernaux, gardent toujours fermement le quotidien à distance.

Quand bien même les romans plébiscités, souvent déconsidérés, les aideraient-ils seulement à vivre, ce ne serait déjà pas rien. Mais ils ne sont pas toujours vains ou creux. La star de cette édition était une certaine Rebecca Kuang, qui a publié sous le nom R.F. Kuang en 2022 aux Etats-Unis Babel: Or the Necessity of Violence: An Arcane History of the Oxford Translators' Revolution, best-seller adoré des jeunes lectrices d’Instagram et Tik-Tok. De quoi s’agit-il ? Dans un monde qui ressemble au nôtre à la fin du XIXe siècle, la magie est dans les mots – comme bien souvent – et plus exactement dans la traduction. Elle se niche dans l’interstice entre les langues, dans les nuances de l’une à l’autre, qui ne se perdent pas, mais se transforment : la part d’intraduisible est une puissante énergie. Tous ses exemples, et tous ses spécialistes, sont à Oxford. Ils viennent de partout dans le monde, mais la domination anglaise s’exerce sur chacun. Littéralisant le savoir comme pouvoir, la force des différences culturelles et l’accaparement des richesses, le roman est un brûlot politique sur l’appropriation culturelle et la « nécessité de la violence » contre un capitalisme néo-colonialiste prédateur… Peut-être faut-il toujours se méfier des lectrices en effet !

Catégorie : Actualités / Événements

Helsinki: Seminar on the question of Fictionality

deadline: 15 August 2025

Par Kai MIKKONEN le 7 juillet 2025

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One-day seminar on the question of Fictionality will take place at the University of Helsinki on Monday the 20th October 2025
The keynote speaker will be Nicholas Paige, Professor of French Literature, University of California/Berkeley.  
Other invited speakers include: Associate professor Alexander Yudin, Taras Shevchenko National University of Kyiv, Ukraine (online), and PhD Juulia Jaulimo (University of Helsinki). Postdoc researcher Daria Kondakova (University of Helsinki, formerly Dragomanov University, Kyiv) will provide comments to Alexander Yudin’s presentation. 
Professor Paige is best known for his Technologies of the Novel: Quantitative Data and the Evolution of Literary Systems (Cambridge UP, 2021), which aims to be the first quantitative history of the novel via a systematic sampling of French- and English-language novels over the years 1600-1830, and Before Fiction: The Ancien Régime of the Novel (U Penn Press, 2011) that provides a history of the novel from the point of view of fictionality. Fictionality here refers mainly to the notion that literary characters need not be “real people” but can still be credible and compelling. Please see Prof. Paige’s home page:
https://french.berkeley.edu/people/nicholas-paige
Please get in touch with me if you are interested in participating in the meeting and giving a paper. The event is organized as part of the research seminar in literary studies and under the auspices of the Method and Matter research network at the University of Helsinki. The deadline for proposals is 15 August 2025.
 
Contact: kai.mikkonen@helsinki.fi Kai Mikkonen, professor in comparative literature, University of Helsinki.

Qui a peur de la fiction ?

Par Françoise LAVOCAT le 20 novembre 2024

Workshop au congrès de l’AILC (Association Internationale de Littérature Comparée)

à Dongguk University, Séoul (Corée du Sud)

du 28 juillet au 1er août 2025

--> date limite de soumission: le 14 février 2025

 

Charlotte KRAUSS, Professeure de littérature comparée à l’Université de Poitiers (France)

Françoise LAVOCAT, Professeure de littérature comparée à l’Université Sorbonne nouvelle (France)

charlotte.krauss@univ-poitiers.fr et francoise.lavocat@sorbonne-nouvelle.fr

 

 

 

Peur, mépris, haine, hostilité plus ou moins explicite : les sentiments négatifs à l’égard de la fiction se sont souvent exprimés dans l’histoire de la pensée, notamment en Occident. Les motivations de cette méfiance sont diverses : politiques, religieuses, morales, esthétiques…. Elles se reflètent dans des listes d’œuvres mises à l’index, dans des traités critiques, dans la création d’organismes veillant au respect des bonnes mœurs ou à la protection des mineurs, mais aussi dans des œuvres fictionnelles qui thématisent cette hostilité de manière inquiète, humoristique ou parodique. Si beaucoup a déjà été dit sur Don Quichotte ou Emma Bovary succombant à l’influence de romans d’un genre spécifique considéré comme néfaste, l’objectif de ce workshop est plus général. Il s’agit d’observer l’hostilité générée par la fiction en tant que monde habité de personnages imaginaires, dans différentes aires culturelles et différents médiums : l’apparition d’un nouveau medium, en effet, réactive la peur de l’immersion fictionnelle qui pourrait happer le lecteur. La fiction est accusée de ne pas dire la vérité, de détourner le public d’occupations sérieuses, si ce n’est de pervertir les esprits et d’inspirer des comportements déviants. L’expression d’une l’hostilité envers la fiction s’accompagne en outre souvent d’une préférence marquée pour les faits historiques, l’écriture documentaire ou le récit factuel.

Mais la peur de la fiction a-t-elle toujours été exprimée de la même façon, avec les mêmes arguments, les mêmes images ? Quels sont les contextes et les écoles de pensée qui favorisent la méfiance envers des productions de l’imaginaire ? L’hostilité à l’égard de la fiction est-elle un invariant anthropologique, ou est-elle conjoncturelle, ressurgissant périodiquement à la faveur de régimes autoritaires, de ferveur politique exclusive, de fanatismes religieux, au moment de l’invention de nouveaux médias ou encore, sous la domination de poétiques formalistes ?

L’objet de ce workshop est d’apporter des éléments de réponse à ces questions, en privilégiant des éclairages comparatistes et diachroniques, et en prenant pour objet d’étude soit des ouvrages critiques et philosophiques, soit des œuvres littéraires ou artistiques qui illustrent cette hostilité (qu’elles l’expriment ou la dénoncent ou qu’elles en aient été la cible). Les contributions évoquant des aires culturelles non européennes sont particulièrement bienvenues. Les communications pourront faire appel à l’analyse littéraire, l’analyse du discours, que l’histoire des idées, la traduction et les sciences cognitives.

Les angles d’approches, de façon non exhaustive, pourraient être les suivantes :

- L’analyse des périodes et des contextes qui favorisent l’expression d’une hostilité à la fiction.

- Les modes d’expression de l’hostilité à la fiction, dans des œuvres fictionnelles ou non : arguments, réseaux d’images, modes narratifs.

- L’attaque dirigée contre certains médias (selon les époques, la littérature, le théâtre, le cinéma, la bande dessinée, la télévision, les jeux vidéo), en tant qu’ils sont censés, notamment, favoriser une immersion fictionnelle jugée néfaste ou incontrôlable.

- L’association de l’immersion fictionnelle avec une forme de bêtise, éventuellement associée à l’enfance, à la féminité, au peuple.

- Le lieu commun de la fatigue, voire de l’exaspération à l’égard des stéréotypes supposés de la fiction.

- On pourra également s’interroger sur la dévalorisation implicite que recouvrent certaines catégories littéraires, comme « l’escapisme », l’opposition anglo-saxonne entre « novel » et « romance », ou encore la « distanciation » brechtienne. Des concepts critiques de ce type existent-ils dans d’autres langues ou d’autres cultures ?

- Que recouvre la traduction du mot « fiction » dans d’autres langues ? Certains mots qui la désignent ne recouvrent-ils pas une dévalorisation implicite (avec des idéogrammes signifiant le vide, par exemple ?)

- Comment les lois (à différentes époques et dans différents environnements culturels) attaquent ou défendent-elles la fiction ?

 

 

 

Si vous souhaitez demander des informations, écrivez aux organisatrices du workshop :

 

Charlotte KRAUSS et Françoise LAVOCAT

charlotte.krauss@univ-poitiers.fr et francoise.lavocat@sorbonne-nouvelle.fr

 

Merci de soumettre votre proposition de communication (en français ou en anglais) directement sur le site du congrès, ici :

 

https://icla2025-seoul.kr/en

 

Choisissez (1) la rubrique « Individual Sessions », puis (2) la rubrique « Accepted Open Group Individual Session Proposals », puis (3) le workshop « Who is afraid of fiction ? »

 

La date limite de soumission est le 31 janvier 2025. Les notifications d’acceptation seront envoyées en février.

Editorial n°2, by Akihiro Kubo

Retour sur le colloque 'Degrés de fictionnalité'

Par Anne BESSON le 24 janvier 2025

Il est tout à fait légitime – et même courant – de parler de « degrés » de fictionnalité. Ne dit-on pas que Le Seigneur des anneaux est plus fictionnel que Le Père Goriot, ou qu’A la recherche du temps perdu l’est moins que le roman de Balzac ? Or, ces usages qui relèvent du langage ordinaire deviennent problématiques dès qu’on tente de définir la nature de la fiction : qu’il s’agisse d’une approche sémantique (fiction comme discours non-référentiel) ou pragmatique (fiction comme feintise partagée), les théoriciens de la fiction adoptent souvent une définition binaire, opposant la fictionnalité à la non-fictionnalité (ou à la factualité). L’hybridité de la fiction a en effet suscité de nombreuses controverses, comme en témoignent les débats autour du statut générique de l’autofiction ou encore de la valeur référentielle des noms propres dans l’œuvre de fiction. C’est pour explorer ces questions épineuses dans une perspective transculturelle et transdisciplinaire que nous avons choisi de consacrer le troisième congrès international de notre société aux « degrés de fictionnalité ».

Ce colloque s’est tenu à l’Université Kwansei Gakuin (Hyogo, Japon) les 18, 19 et 20 octobre 2024, en présentiel et en ligne. Il a rassemblé 77 chercheurs provenant de plus de 15 pays, dont une cinquantaine se sont déplacés pour se rendre sur les deux campus de l’université situés à Osaka et à Nishinomya. Les participants ont pu consulter, en amont, les documents issus des journées d’études organisées par Alison James, Françoise Lavocat et moi-même dans le Centre parisien de l’Université de Chicago, en juin de la même année, et dont l’objectif était de préciser et d’approfondir les enjeux théoriques de cette question. 

Les communications présentées lors de notre colloque ont illustré une grande diversité culturelle et disciplinaire. Elles ont permis de comparer les spécificités narratives des romans autobiographiques ou des autofictions, mais aussi de la SF ou de la fantasy à travers le monde. Nous avons également pu réfléchir au statut du réalisme dans différentes aires culturelles ou nous demander dans quelle mesure les degrés de fictionnalité sont historiques. Si une grande partie des communications portait sur la littérature, d’autres médias ont également été examinés : films, bandes dessinées, jeux vidéo ou encore vidéos sur Youtube. Ces interventions ont exploré non seulement l’hybridité propre à ces supports, mais aussi la transmédialité de la fiction. Les communications consacrées aux questions théoriques se sont révélées aussi nombreuses qu’enrichissantes. Les concepts narratologiques ont été revisités (la métalepse a constitué une session à elle seule). L’approche rhétorique de la fictionnalité, distinguant fiction globale et fiction partielle, a suscité plusieurs débats. Il va sans dire que les réflexions philosophiques ont occupé une place importante dans notre colloque. Contentons nous de signaler que plusieurs communications, s’appuyant sur la philosophie analytique ou sur les sciences cognitives, ont examiné l’hybridité des œuvres fictionnelles sous l’angle des mécanismes et des fonctions de l’imagination ou de la croyance.

Le congrès s’est déroulé en trois sessions parallèles, ce qui a malheureusement empêché les participants d’assister à toutes les communications (cette frustration a partiellement été atténuée grâce aux enregistrements, désormais accessibles aux membres de la société). Nous avons eu aussi le plaisir de nous réunir pour écouter deux conférences plénières. Selon la proposition d’Anne Duprat, la temporalité fictionnelle se caractérise par sa « structure graduelle », qu’elle a explorée dans ses différents états. Cette temporalité qui agit à la fois comme métaphore et modèle du temps réel suggère une ontologie « mobiliste », c’est-à-dire fondée sur les événements. Jean-Marie Schaeffer, quant à lui, est revenu sur les trois définitions classiques de la fiction – sémantique, syntaxique et pragmatique. Il a conclu que seule une définition « faible », issue de l’approche pragmatique impliquant en réalité une exclusion forte de la définition sémantique, permettrait d’apprécier pleinement l’hybridité et les degrés de fictionnalité. Il a également souligné que, du point de vue anthropologique, la fiction est vécue dans une zone psychique où imagination et réalité s’entremêlent. Ajoutons que cette dernière conférence, suivie par un entretien avec Yasusuke Oura, a aussi été l’occasion pour rendre hommage aux deux chercheurs pour leurs contributions majeures à l’étude de la fiction.

A l’hommage s’ajoute un encouragement : depuis le colloque de Chicago, la société décerne un prix destiné à soutenir les chercheuses et chercheurs en début de carrière. Celui de cette année a été décerné à Jeppe Barnwell pour son article stimulant intitulé « Fictionality, Fictionhood, and Fiction – Towards a New Typology of Fictional Invention ». Compte tenu de la grande qualité des autres contributions soumises, le comité a par ailleurs décidé d’honorer Emilio Gianotti, pour « World Hoarding : Hypermodernity and Multiverse Fictions », et Yang Liu, pour « The Spectres of Realism ». La cérémonie de remise des prix s’est déroulée dans une ambiance amicale, à l’occasion du cocktail organisé après une journée riche en réflexions et en échanges. 

Ainsi, ce colloque s’achève avec succès. Je tiens à remercier chaleureusement tous les participants, mes co-organisatrices, Françoise Lavocat et Alison James, le comité de la SIRFF/ASIFF, ainsi que mes amis et mes étudiantes qui ont apporté leur aide précieuse. Comme l’a fait remarquer Françoise Lavocat dans son dernier éditorial, ce colloque marque la fin du cycle lié à la fondation de la société. Le prochain colloque, prévu en 2026, inaugurera une nouvelle étape pour la SIRFF/ASIFF, mais le plaisir de nous retrouver et d’échanger restera inchangé.

Who is afraid of fiction? - Programm of open group at the ICLA Congress Seoul 2025

July 31 - August 1st - workshop organized by Françoise Lavocat and Charlotte Krauss

Par ADMIN SIRFF/ASIFF le 18 juillet 2025

header

Who is afraid of fiction?

OPEN GROUP n° G94 at the ICLA Congress Seoul 2025

 

Workshop organized by Françoise Lavocat and Charlotte Krauss

with the support of ASIFF / SIRFF

 

PROGRAMM

room for all sessions KINTEX 1 204

 

Session 1 Fiction and Interpretation

Thursday, July 31, 11:00-12:30

Charlotte KrausS, Françoise Lavocat

Welcome and Introduction

Brian Richardson

Reader Beware: Faulty Interpreters of Dubious Fictions

Charlotte Krauss

Fear of comics – fear of fiction?

Otto Pfersmann

Narrative Fiction and Normative Fiction

 

Session 2: Fiction and Political Issues

Thursday, July 31, 13:30 - 15:00

Chairperson : Akihiro Kubo

Michèle Bokobza Kahan

La fiction romanesque comme antidote au dogmatisme au siècle des Lumières

Crina BUD

The Double Threat of Fiction: Escapism and Documentation

Yiting WO 

Résistance à l’immersion fictionnelle et effondrement de l’espace poétique

Xiaofang LIU

Attitudes Toward Fiction in Ancient Greek and Chinese Philosophy: Implications for AI Ethics in Western and Chinese Societies

 

Session 3: Hate of Fiction and Gender

Friday August 1st, 9:00 - 10:30

Chairperson : Michèle Bokobsa-Kahan

Henning HUFNAGEL

Tender Rhetorics and Rhetorics of Realism: Stimulants and Sedatives Against the Fear of Fiction

Françoise LAVOCAT

What harm does fiction do to women?

Yian ZHU

“Stopping Me to Take Martin Chuzzlewit for State-Security Purposes”: the Troubles and “Suspicious” Reading Fiction-While-Walking in Anna Burns’ Milkman

 

Session 4: The Conflict between Fiction and History

Friday August 1st, 11:00 - 12:30

Chairperson : Crina Bud

Barbara BISETTO

The ratio of fiction: looking for a safety threshold

Beatriz SEELAENDER

A True(ish) (Hi)Story: The (B)Onus of Historical Fiction in Classical Reception

Akihiro KUBO

L’art du témoignage et le rejet de la fiction – les critiques de la fiction chez Claude Lanzmann

Danqi LU

Renegotiating Frontiers of Fact and Fiction in Ma Boyong’s “Historical Possibility Novels”

 

Session 5: Novel, Identity, First-Person Narrative

Friday, August 1st, 13:30 - 15:00

Chairperson : Charlotte Krauss and Françoise Lavocat

Marie-Noëlle BEAUVIEUX

Fiction and artistic value in modern Japan: literature and cultural identity discourses

Purba BASAK

Who is afraid of reading Dalit fiction?

Alison JAMES

Fiction as Impersonation

Charlotte KRAUSS, Françoise LAVOCAT 

Conclusion



For the ICLA-congress, see here: https://icla2025-seoul.kr/en

Catégorie : Membres

Stacie FRIEND

University of Edinburgh

Par ADMIN SIRFF/ASIFF le 29 mai 2024

Catégorie : Membres

Teresa MARQUES

Par ADMIN SIRFF/ASIFF le 24 janvier 2025

Catégorie : Membres

Florian COVA

Par ADMIN SIRFF/ASIFF le 1 juin 2024

Florian COVA

Maître-Assistant, Centre Interfacultaire en Sciences Affectives, Université de Genève (Suisse)

florian.cova@gmail.com

Discipline : Philosophie, Psychologie

Domaines de recherches : Philosophie expérimentale, éthique, esthétique

Choix de publications

Cova, F. & Pain, N. (2012). Can folk aesthetics ground aesthetic realism? The Monist, 95(2), 243-263

Cova, F. & Teroni, F. (2015). Le paradoxe de la fiction : le retour. In M. Rueff and J. Zanetta (Eds.), L’Expression des Emotions : Mélanges en l’honneur de Patrizia Lombardo. Université de Genève

Cova, F. & Garcia, A. (2015). The puzzle of multiple endings. Journal of Aesthetics and Art Criticism, 73(2), 105-114

Cova, F., Garcia, A. & Liao, S. (2015). Experimental philosophy of aesthetics. Philosophy Compass, 10, 927-939

Cova, F. & Teroni, F. (2016). Is the paradox of fiction soluble in psychology? Philosophical Psychology, 29(6), 930-942

Cova, F., Deonna, J. & Sander, D. (in press). “That’s deep!”: The role of Being Moved and feeling of profundity in the appreciation of serious narratives. In T. Blake & D.R. Wehrs (Eds.), The Palgrave Handbook of Affect Studies and Textual Criticism

Cova, F. & 45 authors (in press). De pulchritudine non est disputandum? A cross-cultural investigation of the alleged intersubjective validity of aesthetic judgment. Mind & Language.

Cova, F. & Friend, S. (forthcoming). How does fiction elicit emotions? In J. Campbell (Ed.), Routledge Handbook of Emotion Theory.Wiley-Blackwell.

Catégorie : Événements

Avatars, Assistants, Chatbots. New Fictional Characters in Contemporary Culture (From Literature to New Media)

Warsaw, 8-9 April

Par Anne BESSON le 11 mars 2025

ImageAvatars_Varsovie.jpg
The Institute of Literary Research of the Polish Academy of Sciences, Warsaw, April 8–9 2025Conference partner: The Games Studies Research Centre, The University of Silesia, Katowice   
Avatars, Assistants, Chatbots.New Fictional Characters in Contemporary Culture (From Literature to New Media)

https://sdnh.uw.edu.pl/en/2024/12/conference-avatars-assistants-chatbots-new-fictional-characters-in-contemporary-culture-from-literature-to-new-media/

 
The Department of Historical Poetics and the Center for Digital Humanities at the Institute of Literary Research, Polish Academy of Sciences cordially invite you to the international conference “Avatars, Assistants, Chatbots. Fictional Characters in Contemporary Culture (From Literature to New Media)”.
The conference aims to reflect on the status of a technological fictional entity in various practices of contemporary multi-media culture. The collective imagination holds firmly cyborgs, androids, and xenomorphs. The interactive technological entities with anthropomorphic characteristics pose a new challenge for cultural, media, and literary reflection on fictional creations. The development of technology and the media revolution gave rise to the emergence of previously unprecedented classes of entities, starting with virtual assistants providing support in the use of digital devices, avatars as real people's identities, and ending with the famous Chat GTP. They radically change the existing concepts of ontology and the identity of a fictional character, transform the definition of fiction, and complicate the relationship between the recipient of fiction and the character immersed in fiction. Moreover, the culture of convergence has enabled the appearance of characters functioning in complementary stories across media (Thon 2016). Transfictionality (Saint-Gelais 2011) allows them to appear in various extensions of earlier fiction. We want to reflect on the ontology of these digital companions of today’s participants in digital culture and their relationships with the protagonists of printed and digital literature to recognize potential similarities between them and fundamental differences. The principles and effects of various interactions with the technological “other” also seem to demand profound discussion, starting from using avatars in digital media, through the problems of digital translation, to the consequences of these interactions for communication theory (Meadows 2008). 
One of the consequences of these uses of avatars is also the process of blurring the border between participants in fictional events, and the inhabitants of fictional worlds (Maj 2019) and their recipients/ users (in video games, digital literature, virtual or augmented reality, digital applications and utility programs). The process of becoming the protagonist of a story often takes place in real time via streaming on social media, and it achieves global reach. Activating the recipient and including him in the world of narrative (in printed and digital literature (Winiecka 2020) and video games (Kłosiński 2018)) can be grasped in its fluctuating, historical forms (cf. various strategies of addressing the addressee in literary communication, narrative genres and forms based on the implied presence of the listener). Another area of reflection may be the analysis of techniques for breaking the fourth wall (Brown 2013) and metaleptic procedures (Hanebeck 2017), aimed at questioning the division of the roles of the fictional character and the recipient of fiction (in literature and the visual arts). Worth considering are also experiments with the embodiment of the recipient as a category in both the construction of a multimedia text and the environment of its reception.Literary scholars, media scholars, designers, and video game researchers interested in the practices and forms of multimedia digital culture are kindly invited to discuss these issues of contemporary culture.
Special guests include:
prof. Alice Bell (Sheffield Hallam University)prof. Jan-Noël Thon (Universität Osnabrück)dr hab. Michał Kłosiński (Uniwersytet Śląski)
Catégorie : Actualités / Événements

ATTENTION FICTION ! MONDES IMAGINAIRES, POSSIBLES NARRATIFS ET FICTIONS PENSANTES DE L'ÂGE CLASSIQUE AUX INTELLIGENCES ARTIFICIELLES

Colloque à Cerisy du 19 au 25 juin 2025 organisé par Françoise Lavocat et Franck Salaün

Par Charlotte KRAUSS le 21 juin 2025

Illustration du colloque "Attention fiction ! Mondes imaginaires, possibles narratifs et fictions pensantes de l'âge classique aux intelligences artificielles" (2025)

D'après Orson Welles, Don Quijote, 1955-1972,
inachevé, sortie posthume en 1992

ATTENTION FICTION !

MONDES IMAGINAIRES, POSSIBLES NARRATIFS ET FICTIONS PENSANTES
DE L'ÂGE CLASSIQUE AUX INTELLIGENCES ARTIFICIELLES


DU JEUDI 19 JUIN (19 H) AU MERCREDI 25 JUIN (14 H) 2025



DIRECTION :

Françoise LAVOCAT, Franck SALAÜN


COMITÉ D'ORGANISATION :

Nathalie KREMER, Anthony MANGEON, Pascal NOUVEL


pour plus d'infos: https://cerisy-colloques.fr/fiction2025/



ARGUMENT :

Longtemps considérée comme contraire au savoir et à l'utile, trompeuse, corruptrice, la fiction a largement pris sa revanche. On lui prête aujourd'hui d'innombrables vertus (pour l'éducation de l'enfant à la sociabilité, pour le développement de l'empathie chez l'individu, pour le soin et même pour la préservation de l'espèce), tant et si bien que la frontière entre le fictif et le réel peut parfois sembler disparaître. Elle dirait aussi bien ou mieux la réalité que le récit historique, elle permettrait au lecteur de développer son sens moral ou d'accéder à la complexité du réel en le plongeant dans des expériences de pensée ou des études de cas.

Ce colloque réunira des écrivains, des universitaires et des comédiens dans le but de dresser un état des lieux des théories et des usages de la fiction, en explorant notamment les oppositions traditionnelles ou plus récentes, les frontières et les intersections. On s'interrogera collectivement sur ce retour en grâce et les éventuels malentendus qu'il pourrait cacher, mais surtout sur la nature de la fiction, ses présupposés anthropologiques et ses multiples potentialités. Les conférences, tables rondes, ateliers et spectacles permettront en particulier d'explorer les mondes imaginaires, les possibles narratifs et les fictions pensantes.


MOTS-CLÉS :

Éducation, Fake news, Fiction, Fictionnalité, Imagination, Intelligence artificielle, Philosophie, Réalité, Récit, Référentialité, Roman, Story-telling, Théâtre, Théorie littéraire


CALENDRIER PROVISOIRE (19/06/2025) :

Jeudi 19 juin
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Vendredi 20 juin
USAGES ET FRONTIÈRES DE LA FICTION DU XVIe SIÈCLE À AUJOURD'HUI
Matin
Françoise LAVOCAT, Pascal NOUVEL & Franck SALAÜN : Introduction

Présentation de la Société internationale des recherches sur la fiction et la fictionnalité (SIRFF)

Après-midi
Charlotte KRAUSS : Les Cités obscures de Schuiten et Peeters comme fictions pensantes

Les dangers de la fiction, atelier avec l'aide de Luca PENGE

Soirée
Linda GIL : Cunégonde ou Voltaire contre ses interprètes [conférence interactive]


Samedi 21 juin
Matin
TÉMOIGNAGE ET FICTION
Dominique MEMMI : Vers une vengeance des femmes ? Fictions et sciences sociales
Aude DÉRUELLE : Le désir de roman des historiens

Après-midi
L'UNIVERS DU ROMAN SANS FICTION. AUTOUR DU TRAVAIL DE PATRICK DEVILLE
Table ronde et lectures, avec Patrick DEVILLE, Linda GIL, Françoise LAVOCAT et Franck SALAÜN

Soirée
En commun avec le colloque en parallèle : L'équipe de film à l'épreuve du territoire


Dimanche 22 juin
Matin
PENSER DANS ET PAR LA FICTION
Ridha BOULAÂBI : Mise en fiction des enjeux postcoloniaux
Anthony MANGEON : Fictions primates : quand les singes parlent [visioconférence]

Après-midi
ESPACES FICTIONNELS
Franck SALÄUN : Figurer la grande pantomime du Neveu de Rameau, avec Michel TOMAN

À propos de La Blessure et la Soif, avec Pascal NOUVEL, Laurence PLAZENET et Catherine SCHAUB

Soirée
La Blessure et la Soif, lecture par Cassandre VITTU DE KERRAOUL


Lundi 23 juin
Matin
ARBITRAIRE DU TEXTE ET VÉRITÉ DE LA FICTION
Franc SCHUEREWEGEN : Attention fiction d'auteur (sur Racine, entre autres)
Sjef HOUPPERMANS : Impressions d'Afrique de Raymond Roussel
Répondante : Camille BORTIER

Après-midi
DÉTENTE

Soirée
En commun avec le colloque en parallèle : L'équipe de film à l'épreuve du territoire


Mardi 24 juin
Matin
LES ENJEUX DU RÉCIT
Colas DUFLO : Le "roman politique" au XVIIIe siècle ou la philosophie politique par fiction
Pascal NOUVEL : Histoire, politique et puissance du narratif

Après-midi
Présentation de mise en voix de contes, écrits par les élèves de 6ème du collège Anne Heurgon-Desjardins de Cerisy-la-Salle

FAÇONS DE REPRÉSENTER
Ivan JABLONKA : Représenter le féminicide avec des fictions
Nathalie KREMER & le ZufallKollektiv : Mettre en scène le Pygmalion de Rousseau

Soirée
Pygmalion de Rousseau, spectacle par le ZufallKollektiv (Suisse) : Dominique BOURQUIN, Joséphine DE WECK, Simon LAMBELET, Nicolas MÜLLER et Michel TOMAN


Mercredi 25 juin
Matin
MYSTIFICATIONS, SAVOIRS, DROITS : L'AVENIR DE LA FICTION
Table ronde, puis Rapports d'étonnement des doctorants (coordonnés par Luca PENGE)

Après-midi
DÉPARTS


SOUTIENS :

• Institut universitaire de France (IUF)
• Institut de recherche sur la Renaissance, l'Âge classique et les Lumières (IRCL, UMR 5186)

Catégorie : Actualités / Événements

Boucles : voyages temporels et paradoxes causaux

Colloque international à l'Université de Poitiers, 4-6 juin 2025

Par Jessy NEAU le 13 mai 2025

affiche Boucles temporelles idée 4.jpg
Colloque international organisé à l'Université de Poitiers dans le cadre du cycle "Temporalités" (UQAM / Univ. de Bourgogne / Rennes 2 / Paris 8 / Univ. de Bretagne Ouest / Montpellier 3 / Université de Poitiers)

Organisation: Jessy NEAU (Poitiers)


Programme
Université de Poitiers
Salle des Actes, UFR Lettres et Langues

Mercredi 04/06


14h : Ouverture du colloque
14h30 : Boucles et Histoire, boucles et uchronies
• Eric Puisais (Niort): « Et si Schrödinger… variations sur l’uchronie »
• Jean-Jacques Defert (Saint Mary’s): « Slipstreams dans la production culturelle autochtone »

15h40 : Boucles et dystopie
• Isabelle-Rachel Casta (Artois): « Moorcock et Vermes, une cyclicité à glacer le sens : quand le Christ n’est jamais venu et qu’Hitler se met à renaître…»
• Stanislas Derrien (Orléans): « ‘Stasis, but with circulation’ : Désamorcer la boucle, désenrayer le monde dans les "limbotopies" de Jasper Fforde »

17h : Conférence plénière de Françoise Lavocat (Sorbonne Nouvelle): « Narrations circulaires et paradoxe de la fiction »

Jeudi 05/06

9h00 : Macro-boucles : amplitude, cyclicité
• Anne Besson (Artois) : « Le cycle fait-il boucle ?»• Florent Favard (Lorraine), « Évolutions des boucles temporelles sérielles télévisuelles »

11h30 : Macro-boucles II

• Stella Louis (Sorbonne), «Deadpool… ou deadloop? l’exemple d’un personnage à la recherche d’un super-pouvoir narratif pour sortir de la boucle temporelle du MCU et sauver sa propre fiction »
• Sophie Beaulé (Saint Mary’s), «‘Vous êtes ICI’ : spirales et boucles dans le cycle du Pont d’Élisabeth Vonarburg»

13h30 : Itérations, récurrences

• Hélène Machinal (Rennes 2), « Des boucles aux voyages dans le temps : le cas de The Lazarus Project »• Nicole Bastin (Rennes 2), « The Last of Us Part II : la boucle interactive, pivot d’une dissertation sur le traumatisme »
• Marc Ang-Cho (Poitiers), « Deathloop: Le fonctionnement narratif et vidéoludique d’une boucle temporelle aliénante »

16h30 : Conférence plénière d’Elaine Després (UQAM): « Les boucles temporelles télésérielles: quand la contrainte ouvre des espaces de liberté »


Vendredi 06/06
9h00 : Trans-boucles : intertextualité, transfilmicité des boucles

• Denis Mellier (Poitiers), « Hitchcock 24/24 : les cernes et le permanent »
• Alistair Rolls (Newcastle), « Refaire des bords de fleuve : la quasi-gémellité de Fred Vargas »

11h30 : Retro-boucles : destins parallèles et nostalgie
• Jean-François Chassay (UQAM), « New York, la ville aux sentiers qui bifurquent »
• Louis-Paul Willis (UQAT), « Origines du désir : sur la mécanique nostalgique des boucles temporelles »

13h30 : Micro-boucles : suspensions, irruptions
• Charlotte Krauss (Poitiers), « Tourner en boucle : quand la tempête de neige brouille les pistes du temps et de l’espace »
• Anthony Morin-Hébert (UQAM): « Deux minutes plus tard : la latence au quotidien. Compression et démultiplication de la boucle causale »

15h30 : Morpho-boucles : formes et médialités de la boucle

• Alice Letoulat (Poitiers), « Formes du palindrome filmique chez Manoel de Oliveira »
• Camila Navas Andreoni (Poitiers), « Boucles temporelles en bande dessinée : récitatifs, pages blanches, sous-découpage»

17 h : clôture du colloque
Catégorie : Membres

Sonia TOUZ

Doctorante à l'Université de Rennes 2, UR APP

Par Anne BESSON le 18 novembre 2024

Discipline : Etudes cinématographiques
Champs de recherche : Esthétique, narratologie transmédiale
Catégorie : Membres

Marion DELARCHE

Par Anne BESSON le 12 mars 2025

Doctorante, EHESS - Centre Chine Corée Japon

marion.delarche@ehess.fr

Discipline : Littérature

Champ de recherche : Littérature coréenne

Mots-clés : Cinéma, Fiction et média, Romans, Réalisme, Sociologie

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